lundi 17 septembre 2018

Atelier d'écriture 2 - Le mal a dit

Chaque semaine, le blog "Bric à book" (lien vers le blog) propose une image. Cette image sert de support pour écrire un texte, ton et genre libres… La publication des textes a lieu le lundi suivant.

Depuis l'année dernière je lis régulièrement les productions, les images me donnent envie, les débuts de texte s'écrivent et puis au final je bazarde, timidité, sentiment de ne pas être faite pour ça, etc...

Et puis, arrive septembre et sa rentrée et les bonnes résolutions qui vont avec...alors ça y est je me lance.

Voici donc l'image sur laquelle nous devons écrire :





© Tama66



Et voici ma proposition " Le mal a dit" :

Elle est là, elle rôde !
Elle attend le meilleur moment pour se lancer.
Rien ne sert de se presser, quand les turbines sont lancées, peu importe la vitesse, le résultat sera le même !
La course peut durer des heures mais je finirai vaincue, je le sais ! Chaque détail avant-coureur compte, j'ai appris à les repérer. Ils sont là pour me faire peur et ça fonctionne, à chaque fois.
Ca débute toujours par des picotements : premier cran !
Ensuite la perte de mémoire, des mots : deuxième cran !
Et puis viens la tache : dernier cran avant le lancement du grand huit !
Plus rien ne viendra arrêter la torture, lente et sournoise. J'ai beau essayer de la tromper, d'user et abuser de stratèges, rien n'y fait, je ne peux que succomber.
Coule en moi ce mauvais oeil, celui qui un jour t'arrête en plein élan et te mets K-O.
La première fois je n'étais pas la bonne destinataire, c'est obligé. J'ai pensé y échapper ensuite, que ce n'était qu'un malentendu mais au fond de moi je savais que le doute n'étais plus permis, elle était là pour moi et pour longtemps.
 
Chaque fois que j'ai voulu la contrer elle est revenue encore plus forte et encore plus machiavélique.

Rien ne m'en débarrassera sinon la fin, mortelle évidemment !

Ca c'est au plus fort de la crise. Le pic atteint, la pression redescend, les engrenages ralentissent leur vitesse et me laissent espérer un peu de répit.

Je garde la méfiance en moi comme une seconde nature, je connais les effets boomerang de ces machines qui une fois arrêtées veulent plus fort que tout repartir, allez encore un peu d'adrénaline, laisse-moi encore te montrer de quoi je suis capable !

Et puis enfin appuyer sur l'interrupteur et laisser l'esprit divaguer, la chimie opère et m'entraîne dans les fins fonds abyssaux de mon âme. Là où se trouve mes derniers retranchements, ceux dans lesquels je me sens finalement si bien...pourquoi ne pas plonger et y rester ?

En ressortirais-je vivante ? Oui, bien sur, le cerveau n'a pas encore donné toutes ses capacités… les crises l'amenuise, c'est de l'infiniment petit mais chaque fois il entame un peu de la lumière pour y glisser du noir.

Mais, si un jour les rouages n'étaient plus huilés, si les émotions ne rentraient pas dans cette course folle et que je laissais de côté ce mécanisme sombre et méchant pour regarder ailleurs ?

Et si j'entrais en résistance ? Si je préférais la lumière et que plus fort que tout je voulais la faire entrer ? Et si j'empruntais cette petite porte pour voir ce qui se cache derrière ? Le nouveau monde est peut-être en préparation pour moi, qui sait !

Et si je sortais gagnante de cette bataille ? La victoire est surement à portée de main… Allez au diable les tourments de mon cerveau vous n'aurez pas ma peau, pas cette fois-ci encore !
Violaine


Si vous souhaitez lire les autres textes c'est (ici)

 




mercredi 12 septembre 2018

Imagine que tu es un animal




Détails :
Auteur : Lise Bilien
Illustratrice : Stéphanie Desbenoit
Nombre de pages : 80
Editions : Flammarion jeunesse collection Père castor
Genre : jeunesse


Résumé :
À travers les aventures de sept animaux, ce livre invite les enfants à s'apaiser et se relaxer. Des histoires à lire, à regarder et à écouter, qui sont comme un petit film à se faire dans la tête, pour permettre aux enfants de dompter leurs émotions afin de grandir en toute confiance.

S'imaginer en train de voler donne aussi des ailes dans la vraie vie!

7 histoires pour te détendre






Mon avis :

Vous vous souvenez il y a quelques temps j'avais fait un billet sur le premier livre de cette nouvelle collection ? Il s'agissait du livre "Imagine que tu es dans la nature". Vous pouvez retrouver mon avis ici !

Après avoir donc épuisé le cd de ce premier volume, nous avons eu la chance de trouver très facilement en librairie le deuxième livre proposé par Lise Bilien et Stéphanie Desbenoit.

Et là attention, vous allez entrer dans l'univers de ces animaux qui font du bruit, ont du courage, vivent en meute, chassent etc !

Sauf que là, ils sont présents pour aider votre enfant (et vous-même si vous prenez le temps d'écouter) à retrouver calme, sérénité, courage, confiance et apaisement…

Romane aime vraiment ces deux livres car chaque soir ou presque je lui mets un des deux cd et nous écoutons ensemble ou elle toute seule les différentes histoires.

A la première écoute elle a eu juste un instant de peur avec l'histoire du loup car pour elle c'est un animal qui fait peur ! Mais après avoir bien écouté elle a compris qu'il n'était pas là pour la mordre ;)

Je suis ravie une nouvelle fois d'avoir découvert cette collection et j'espère qu'il y en aura d'autres et pourquoi pas aussi pour les adultes …

Le graphisme est vraiment super joli, les couleurs sont chaleureuses et donnent envie de plonger dans les histoires.

Les textes, qu'ils soient lus ou écrits sont accrocheurs et plein de bon sens. Ils permettent parfois de poser des mots qu'en tant que parents nous n'avons pas ou de faire entendre ce qu'on répète à nos enfants mais par une "voix" extérieure…l'impact n'est pas le même !

N'hésitez pas à faire découvrir ces ouvrages à vos enfants, neveux, nièces, cousins, cousines, élèves aussi pourquoi pas !


Quelques infos sur l'auteur :




Lise Bilien est professeur de Baby Yoga et de shiatsu-ki. Elle anime également des ateliers de shiatsu parent-enfant.

Quelques infos sur l'illustratrice :




mardi 11 septembre 2018

Manhattan beach




Détails :
Auteur : Jennifer Egan
Traductrice : Aline Weill
Nombre de pages : 552
Editions : Robert Laffont
Genre : Contemporain


Résumé :
Alors qu'elle a presque douze ans, Anna Kerrigan accompagne son père chez Dexter Styles, un homme qui, comprend-elle, est crucial pour la survie de sa famille. Derrière sa maison, elle aperçoit l'océan, qui l'émerveille autant que le mystère pesant qui lie les deux hommes.
Des années plus tard, son père a disparu, et le pays est en guerre. Anna travaille au chantier naval de Brooklyn, où les femmes effectuent des tâches autrefois réservées aux hommes, désormais au front. Elle devient la première femme scaphandrier ; sa mission essentielle, des plus dangereuses, consiste à réparer les navires qui aideront les États- Unis à remporter la guerre. Un soir, dans un club, elle croise de nouveau le chemin de Dexter Styles, et commence à comprendre la complexité de la vie de son père, ainsi que les possibles raisons de sa disparition.






Mon avis :


Avis à la page 100 (ou un peu plus vu la longueur du roman) : 

 Manhattan beach : titre énigmatique et couverture encore plus quand on commence la lecture. J'ai vu sur la quatrième de couverture que l'époque se situait lors de la Seconde guerre Mondiale, j'avais déjà donc de bonnes perspectives de lecture. Ensuite, une femme Anna Kerrigan...un destin qui semble original, une combativité surement impressionnante. De très bons ingrédients pour une belle lecture d'été. A très vite pour mon avis globlal.









 Mon avis global : 

 Ce roman m’a entrainée dans une époque, non pas que j’affectionne en tant que telle, mais pour laquelle j’ai beaucoup de curiosité : la Seconde guerre Mondiale. Je cherche à comprendre comment étaient les gens à cette période, ce qui s’est passé dans le monde, comment celui-ci a évolué pour devenir ce que nous connaissons aujourd’hui, comment faire aussi pour ne pas laisser se reproduire de tels événements. Bref, j’étais ravie de découvrir le destin d’une famille et notamment d’une jeune femme : Anna Kerrigan. Elle m’a laissée la suivre dans le New-York des années 30-40 et continuer ainsi jusqu’à l’après-guerre. Elle m’a fait découvrir les aspects sombres de cette époque, l’évocation des syndicats, pas toujours très honnêtes, son quotidien de jeune fille, celui ensuite de travailleuse à l’usine pendant que les hommes se battaient pour reconquérir la paix.

Anna a une vie remplie d’événements, elle voue une admiration pour son père dont elle ne sait finalement pas grand-chose, notamment sur son travail. Elle assume aussi, chez elle avec sa mère, une sœur handicapée pour qui elle fera tout son possible et lui offrir le plus beau cadeau qui soit : voir la mer. Et puis elle rencontre des hommes, importants pour sa carrière, sa vie, et en qui elle devra soit faire confiance soit se méfier. Mais lorsqu’on est une femme en période de guerre, tout est compliqué alors parfois il faut laisser l’instinct mener la cadence.

Ce roman est imposant, le démarrage peut sembler un peu long car il faut que les personnages s’installent, se mettent en place pour que nous puissions nous en imprégner et suivre leur rythme. Une fois cela fait, je me suis laissée bercer par l’écriture plutôt très intéressante, riche en vocabulaire et empreinte d’efficacité pour nous faire découvrir le courage, la persévérance et l’incroyable destin de Anna Kerrigan, une femme très intelligente et remplie d’ingéniosité. J’aime lire des romans avec de si forts personnages car ils sont souvent marquants et passionnants. Ce livre n’échappe pas à ma règle.

Certains moments sont un peu plus longs que d’autres car il faut bien que l’auteur restitue l’époque aussi. Certains événements se déclenchent très rapidement et d’autres mettront des semaines, des mois, voire des années à se décanter. Anna nous montre que tout est possible, toujours même quand l’avenir semble sombre. J’ai été particulièrement surprise par la fin car je n’imaginais pas un seul instant l’un des personnages revenir de cette manière dans le texte. C’est aussi ce qui a ajouté du piment dans l’ensemble de l’ouvrage. J’ai découvert aussi un milieu inconnu : celui des scaphandriers. Les moments où Anna enfilait sa tenue m’ont semblé pénibles. Non pas dans le texte mais dans mon imagination…comment a-t ’elle pu trouver la force de faire ce travail, sans éprouver trop de difficultés. Là j’avoue que j’ai été plus qu’admirative. Rien que d’imaginer la combinaison, j’avais déjà super chaud (et rien à voir avec la canicule qui sévissait pendant ma lecture).

Un roman qui est un formidable moment de lecture et qui m’a laissée songeuse sur le nombre de femmes qui, comme Anna, ont fait preuve de tant de courage et de détermination pendant certaines périodes de notre Histoire.



Quelques infos sur l'auteur :






Jennifer Egan vit aujourd'hui à Brooklyn.
 Diplômée en littérature, elle est l'auteur de nombreuses nouvelles et romans "La Parade des anges" (Belfond, 1995), "L'envers du miroir"(Belfond, 2003), "The Keep" (2015).
 Ses nouvelles sont parues dans le New Yorker, Harper's Magazine, GQ, Zoetrope et Ploughshares, et ses récits sont souvent publiés dans le New York Times Magazine.
Elle remporte en 2011 le Pulitzer ainsi que le National Book Critics Circle Award avec "Qu'avons-nous fait de nos rêves ?".
 Le film The Invisible Circus (2001) est réalisé par Adam Brooks d'après l'œuvre de Jennifer Egan "La parade des anges".

lundi 10 septembre 2018

Atelier d'écriture - 1 - La promesse

Chaque lundi, le blog "Bric à book" (lien vers le blog) propose une image. Cette image sert de support pour écrire un texte, ton et genre libres…
Depuis l'année dernière je lis régulièrement les productions, les images me donnent envie, les débuts de texte s'écrivent et puis au final je bazarde, timidité, sentiment de ne pas être faite pour ça, etc...

Et puis, arrive septembre et sa rentrée et les bonnes résolutions qui vont avec...alors ça y est je me lance.

Voici donc la première image sur laquelle nous devons écrire :
© Gabriel Augusto


Et voici ma proposition " La promesse" :

C'est drôle comme parfois la vie vous surprend. L'instant d'avant elle était perdue et ne savait quel chemin prendre et puis une lueur qui apparaît, vous transporte dans ce monde que vous auriez voulu créer depuis bien trop longtemps.

Il en faut du temps pour avancer parfois.

Et si tout démarrait maintenant!


Et si ce coup de pied dans la fourmilière faisait un effet remarquable et envoyait les certitudes à l'autre bout de l'univers. Et si tout coulait de source comme ce devrait être finalement… Longtemps elle en a rêvé et ce jour est arrivé. Peut-être que le changement de dizaine y est pour quelque chose, peut-être que c'est la lassitude d'un quotidien trop bien huilé, peut-être que c'est une lecture qui a déclenché cela, peut-être que c'est l'envie de surprendre, peut-être que c'est tout simplement l'envie d'être elle-même.

Enfin se poser et écrire. Jamais elle n'avait osé. Trop de choses à faire, trop d'obligations à respecter, trop peur de ne pas être à la hauteur, trop peur qu'on la soupçonne de vouloir échapper à la vraie vie. Et puis un jour, la soupape s'est envolée dans les airs, tout a lâché, un peu à la manière d'un boomerang mais avec la certitude que s'il revenait elle serait capable de le renvoyer inlassablement.

Pas facile d'échapper à la vie comme on voudrait nous la faire voir. Mais construire sa vie est le défi le plus honorable et majestueux à relever. Alors il faut du courage, des idées, des encouragements aussi et en avant toutes ! Et ainsi un jour, mettre un grand coup de pied au derrière de l'habitude et se laisser aller. Réaliser que ce jour sera peut-être unique, peut-être multiple mais que ce sera son ou ses moments, ceux qu'elle aura choisi.

Le matin elle est partie avec l'idée d'avancer, le soir elle avait fait quelques pas ; oser exprimer un souhait, un sentiment, une envie soudaine… Et sentir à l'intérieur comme un coffre-fort qui s'ouvre tout doucement car elle seule a le code. Ces chiffres qui commencent à s'aligner pour que l'âme ressente enfin les prémices d'une liberté nouvelle : ETRE SOI. Les vannes s'ouvrent et avec elle la carapace si durement et si fièrement acquise commence à montrer quelques signes de faiblesse. Mais n'est-ce pas cela aussi le courage ? Laisser sortir ce qui trépigne au fond et qui veut exploser à la face du monde ? Dire ce qui la ronge et la rendait malheureuse ?

Alors sur cette étendue de sable, comme une renaissance, un retour à l'innocence perdue de cette enfance qu'elle aurait voulue plus longue, elle se laisse aller à profiter de ce sable doux et chaud et surtout elle prend le temps, enfin, de respirer profondément et sentir l'air chaud la rassurer et pouvoir ainsi repartir à la conquête de sa vie. Voilà l'exemple qu'elle veut transmettre à son enfant, fragile et perdu parmi les humains ! Lui assurer sa présence dans la construction de son chemin, le protéger tant qu'elle le peut, elle lui en a fait la promesse !

jeudi 6 septembre 2018

L'affaire Sparsholt




Détails :
Auteur : Alan Hollinghurst
Nombre de pages : 608
Editions : Albin Michel
Genre : contemporain


Résumé :
En octobre 1940, David Sparsholt fait son entrée à Oxford. Athlète et rameur acharné, il semble d’abord ignorer la fascination qu’il exerce sur les autres – en particulier sur le solitaire et romantique Evert Dax, fils d’un célèbre romancier. Tandis que le Blitz fait rage à Londres, l’université d’Oxford apparaît comme un lieu hors du temps où les attirances secrètes s’expriment à la faveur de l’obscurité. Autour de David, des liens se tissent qui vont marquer les décennies à venir.






Mon avis :


Avis à la page 100 : 

 Découvrir un nouvel auteur c'est grisant. Découvrir l'univers construit par celui-ci l'est d'autant plus. J'ai regardé un peu la construction de l'ouvrage avant de me lancer, 5 parties, plusieurs générations… Allons-y !
J'ai mis du temps à découvrir cet environnement britannique de Seconde guerre mondiale, pourtant j'aime cette époque mais je me suis perdue entre les personnages. J'ai donc pris le temps de noter et continuer ma lecture pour apprivoiser chacun et découvrir avec intérêt que l'auteur ne néglige aucun détail. J'ai envie de continuer la lecture pour évoluer avec chacun et peut-être prendre plus de plaisir à lire cet ouvrage. Mais je ne perds pas confiance car je sais qu'il faut du temps pour construire une histoire !



 Mon avis global : 

 A la lecture de la 4ème de couverture, ce livre me semblait très prometteur. Pour ceux qui ont lu "L'enfant de l'étranger" il est même mentionné que ce nouveau roman de Alan Hollinghurst le dépasse. La barre est donc très haute.

Nous voici donc plongés dans les années 40, au cœur de la Seconde Guerre Mondiale, à l'heure où chacun doit faire attention à ses arrières et surtout au couvre-feu. Aussi, lorsque nous pénétrons dans l'université où Peter, Evert, Charlie et Freddie vivent, l'obscurité prend le pas. Ces jeunes hommes vivent leurs années communes entre peinture, lecture, rencontres et questionnements sur l'avenir du monde et du leur également. L'auteur prend le temps de nous faire découvrir chacun. Parfois j'ai trouvé le temps un peu long mais l'arrivée d'un nouvel étudiant, David Sparsholt, va bousculer un peu le quotidien et donc ma lecture.

Ce nouveau personnage va à son insu faire changer un peu les codes de l'université, au moins le temps de son passage. Il amène ses acolytes à se redécouvrir en apportant un souffle de modernité dans l'université. Il sera également le fil rouge de cette oeuvre.

La première partie du livre semble déjà être à elle seule un roman, la richesse des mots, la densité des phrases et des descriptions font que l'univers est construit et je ne voyais pas ce que l'auteur pouvait apporter de plus.

Et puis se succèdent les autres parties, où en fait nous suivons les personnages du début du livre sur plusieurs générations ainsi que, notamment, le fils de David Sparsholt, Johnny. Il a une place prépondérante dans tout le reste de l'ouvrage et j'y ai donc trouvé un nouvel intérêt car son profil me plaisait beaucoup. La première partie m'avait semblée longue alors j'espérais que la suite allait me prouver que j'avais eu tort de m'inquiéter et que le passage à une autre génération allait m'apporter ce brin de nouveauté.

Dans les autres parties j'ai aimé suivre la vie de ces hommes, car dans le roman j'ai retenu assez peu de femmes finalement. Ils sont à la frontière entre deux générations et vont donc emmener avec eux la modernité, le changement des mœurs et autres affections pour l'art contemporain par exemple. Et puis ces autres parties sont l'atout majeur de ce livre car l'auteur nous glisse au passage des idées, ses idées et son analyse de la société à un temps donné.

L'ouvrage est dense, la crainte de ne pas réussir à lire et adhérer à l'ensemble était bien présente mais cette pseudo-inquiétude m'a aussi permis de réaliser que lire des romans de cette ampleur peut est source de plaisir. J'ai lu ce livre sur une semaine entière et je me suis donc habituée à la présence de Johnny, Freddie, Evert, Ivan.

Ce livre n'est pas un coup de cœur car il m'a manqué de rebondissements saisissants, je crois, pour maintenir mon attention tout au long des pages, mais il m'a permis de découvrir un univers méconnu de moi. Je ne serais sûrement pas allée vers ce livre toute seule, mais le lire dans le cadre des explorateurs a permis d'ouvrir ma zone de confort littéraire. Le texte est fourni et le message est plutôt fort. Aborder les changements de mœurs notamment au niveau de la sexualité est un pari parfois osé, mais tel qu'il est amené j'ai trouvé ça très percutant. L'auteur approfondit la psychologie de ces personnages comme il faut ; ainsi nous abordons des aspects de ceux-ci plus intimes, et les questions plus sensibles sont retranscrites naturellement. Cette manière d'écrire m'a beaucoup plu.

L'ensemble de ma lecture donne donc un moment plutôt agréable bien que parfois compliqué en terme de concentration. Mais en suivant comme il se doit les personnages, j'ai réussi à garder ma place d’observatrice de cet univers anglais, et à comprendre facilement où l'auteur voulait nous emmener. Une lecture qui reste donc globalement intéressante.


Quelques infos sur l'auteur :




Alan Hollinghurst a collaboré au prestigieux Times Literary Supplement.
Son premier roman, The Swimming Pool Library, publié en 1988, a connu un grand succès public et critique.
Couronné en 2004 par le Booker Prize, La Ligne de beauté est unanimement considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature anglaise contemporaine.

mercredi 5 septembre 2018

L'espionne qui aimait la cantine




Détails :
Auteur : Pamela Butchart
Nombre de pages : 206
Editions : Poulpe fictions
Genre : jeunesse


Résumé :
Isa et ses amis dont heureux lorsque leur maîtresse leur annonce l'arrivée d'Eileen, une nouvelle élève venue d'Angleterre. Sauf qu'Eileen, qui est censée parler français, ne répond à aucune de leurs questions, ne sourit jamais, les regarde bizarrement et... se ressert à la cantine!
C'est là qu'Isa comprend tout: la nouvelle est une espionne, qui cherche à découvrir leurs secrets.






Mon avis :
Isa c'est l'élève qui a tout compris pour passer du bon temps à l'école.
Elle va trouver une intrigue capable de lui faire passer des jours trépidants au sein de son école et surtout avec ses amis.



Dans ce deuxième volume de la série, l'intrigue s'appelle Eileen. Une nouvelle élève qui semble assez bizarre. Il n'en faut pas plus pour que Isa mène l'enquête. A travers celle-ci nous découvrirons des faces cachées de l'école (comment les instits peuvent aimer le hachis parmentier par exemple ;) )

Au fur et à mesure de l'histoire se succèdent des illustrations permettant aux jeunes lecteurs de bien comprendre et situer les actions, les personnages…

J'ai trouvé ce roman très bien. L'intrigue, en tant qu'adulte n'est pas originale en soi car on imagine aisément ce qui va se passer, mais les tournures de phrases, les éléments ne sont pas révélés si facilement et je pense donc que les jeunes lecteurs seront captivés par leur lecture. Et puis si on se laisse aller à retrouver notre esprit d'enfant, notre imagination prendra le dessus et ainsi nous aurons plaisir à suivre Isa et nous pourrions même lui glisser quelques idées supplémentaires !

L'ensemble de l'ouvrage est attrayant, la couverture est colorée et met en scène le personnage central de l'histoire sans donner trop de détail. L'association image / texte me semble très importante dans les ouvrages jeunesse destinés aux enfants qui découvrent doucement les romans plus gros.

Un bon moment de lecture !




Quelques infos sur l'auteur :


Pamela Butchart est auteure de livre pour enfant et professeure de philosophie.
 Elle a commencé à écrire en 2010 et Ne chatouille JAMAIS un tigre ! est son premier livre traduit en français.

lundi 3 septembre 2018

Une si brève arrière-saison




Détails :
Auteur : Charles Nemes
Nombre de pages : 221
Editions : Hervé Chopin
Genre : Contemporain


Résumé :
Jacques ne supporte plus la pâleur de son quotidien de jeune retraité. Seule sa nièce Adèle lui apporte un peu de lumière depuis qu'’il a décidé d'écrire sans y arriver et s'est mis en tête de séduire Christine Angot sans plus de succès.

Adèle a la fraîcheur de ses trente ans et les mêmes goûts musicaux que son rocker d'’Uncle Jack. Elle est « son héritière courage, sa revanche, sa réincarnation réussie ». Jusqu'au jour où elle accepte de prendre la place de concert d'une amie. Les Eagles of Death Metal jouent au Bataclan ce soir-là et elle ira pour voir.

L'existence d'’Adèle va sombrer alors que celle de Jacques retrouvera un sens. Un hymne à l'amour et à la vie… avec le cul à l'’envers. Il fallait la délicatesse et l'’humanité de Charles Nemes pour aborder un tel sujet.





Mon avis :


Avis de la page 100 :
Début un peu particulier à mon sens car il faut s'imprégner de la vie d'un sexagénaire en panne d'amour physique. Arrive un âge où le corps change et aspire à autre chose alors que le cerveau continue et cherche à vouloir plus. Jacques en est là de sa vie et lorsqu'il constate qu'il est entouré seulement de sa nièce, c'est toute une remise en question qui s'impose. Arrivée à la 100ème page, Adèle, la nièce de Jacques est plus présente et donc mon intérêt est relevé grâce à cette dernière. A voir pour la fin du roman si cela se confirme…


Mon avis global :
Charles Nemes nous propose un récit autour d'un homme, la soixantaine naissante, des problèmes sexuels qui sans être graves, probablement, lui prennent quand même beaucoup la tête, à défaut d'autre chose… Dans ce roman, Jacques, notre héros, est entouré de sa famille, mais sa nièce, Adèle, est la seule qui arrive à conserver un lien régulier avec Jacques.

Au début de ma lecture, j'ai eu peur. Peur que le récit se concentre autour du seul problème d'érection de Jacques. Non pas que ça soit inintéressant totalement mais surtout parce que je ne me sens pas du tout concernée. J’ai eu du mal à prendre ma place. Et puis passées les 100 premières pages, Adèle devient de plus en plus présente et j'ai repris confiance.

Les vies de Jacques et Adèle sembleraient banales et, quand on y pense, routinières, mais la routine est parfois la meilleure chose qui soit… sauf qu'un événement dramatique va mettre les convictions et autres certitudes en doute. Adèle va aller voir les Eagles of Death Metal le 13 novembre 2015… Au Bataclan. Jacques et Adèle vont faire basculer leurs vies dans des directions totalement nouvelles.

J'ai trouvé le début du livre presque bizarre car incapable de voir où l'auteur voulait m'emmener, j'ai eu du mal à me sentir en phase avec Jacques. L'écart générationnel surement y est pour beaucoup. A l'inverse, j'ai eu de la tendresse, de l'admiration pour Adèle, elle m'a semblée forte. La façon de repartir après le Bataclan, sa détermination m'ont permis de m'attacher un peu plus à elle.

Ce roman c'est l'histoire de la vie dans tout ce qu'elle a de plus normal, avec son lot de désillusions, d'obstacles, de difficultés. Et puis vient le temps de la résilience, selon ce qu'on est, ce qu'on peut et ce dont on a envie. Ce livre rappelle une nouvelle fois que tout tient seulement à un fil. Le fil qui nous fait agir parfois sans réfléchir, parfois selon nos convictions pour ensuite le regretter ou au contraire savourer le soulagement d'une décision dure à prendre.

Ce qui m'a permis d'en faire une lecture agréable tient dans l'écriture car elle est plutôt rythmée, dynamique et l'auteur va droit au but dans les pensées de ses héros. Et puis l'originalité et surtout le fait d'assumer ses pensées "non je ne voulais pas t'envoyer de message comme tout le monde" me font penser que le but de l'auteur n'était pas de s'apitoyer sur le sort de ces deux êtres en marge d'un schéma classique de famille. Je pense sincèrement que l'auteur a voulu transmettre l'idée de l'amour universel pour son prochain. Il m'a seulement manqué plus d'empathie pour Jacques pour en faire une lecture plus marquante.

Ce livre fait partie de la sélection que j'avais à découvrir pour "Les explorateurs de la rentrée littéraire" pour le site Lecteurs.com / Je remercie chaleureusement Dominique et Karine pour cette aventure qui m'a permis de sortir de ma zone de confort littéraire !





Quelques infos sur l'auteur :



Ami de longue date de la troupe du Splendid, il réalise avec eux un de ses premiers courts-métrages, Le Bol d'air en 1975. Il écrit son premier film, Les héros n'ont pas froid aux oreilles, en collaboration avec Gérard Jugnot. Le film obtient un joli succès, ce qui ne sera pas le cas pour les suivants, jusqu'à La Tour Montparnasse infernale en 2001, comédie interprétée par Eric et Ramzy. Il dirige ensuite Omar et Fred et Bruno Salomone dans Le Carton et Au bistro du coin, et réalise le deuxième opus de Caméra café au cinéma intitulé Le Séminaire. À la télévision, il a réalisé de nombreux épisodes de la série H.