mardi 23 février 2021

Ce qu'il faut de nuit



Détails 

Auteure : Laurent Petitmangin
Nombre de pages : 198
Edition : La manufacture de livres
Genre : Contemporain


Résumé : 

C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Les années passent et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l'importance à leurs yeux, ceux qu'ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses. C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois hommes.
Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d'hommes en devenir.

Mon avis : 

Un premier roman c'est certainement le plus grand risque de toute une vie d'écrivain. C'est celui dans lequel on voudrait tout mettre mais aussi en garder pour un prochain, mais s'il n'y avait pas de prochain ?
Ce sont toutes ces questions qui sont légitimes je pense alors c'est pour ça que j'ai tendance à ouvrir un premier roman d'une première manière.

Pour Laurent Petitmangin, j'avais déjà vu passer son titre à plusieurs reprises sans trop savoir si j'oserais le lire. Le sujet me paraissait touchant mais je n'étais pas percutée directement. Il est question de l'éducation d'enfants par un papa solo après le décès de sa femme. Dure situation et thème moins abordé en littérature que l'inverse. 

Et je sortais du livre de Sandrine Roudeix qui abordait aussi la question des enfants qui grandissent et qui partent du nid.

Mais voilà que les 68 m'ont permis de passer outre cette hésitation puisque le livre arrivait chez moi.

C'est ainsi que je découvrait l'histoire de ces 3 hommes. Des caractères différents, des maturités également à des stades différents. Mais ce papa, est un papa hors norme. Il a su trouver une place loin d'être évidente. On a beau dire mais encore aujourd'hui, la maman est souvent le pilier de nos foyers. Elle porte l'origine du monde en fait. Je ne cherche pas à galvaniser ce constat, juste à le poser.

Alors quand c'est le mari qui doit prendre la relève, qui est tour à tour soignant, aidant, papa, employé, je trouvais ça intéressant de déployer ces aspects. Et voir à quoi ça peut ressembler.

En fait, ça ressemble à toute famille monoparentale (et même les familles avec deux parents), on fait ce qu'on peut !

Et c'est bien ce qui se produit dans ce livre, chacun fait comme il peut avec l'histoire qu'il porte, les influences qu'il écoute, le fardeau qu'il faut emmener avec soi. 

J'ai été touchée par cette histoire et la tournure qu'elle prend car sous les apparences très trompeuses se trouvent des réponses aussi à certaines questions. La pudeur masculine, la tendresse qu'on ne montre pas, les sentiments qu'on esquive... et tout ça qui revient en pleine figure quand on s'y attend le moins.

Ce qu'il faut de nuit pour trouver la lumière pourrait être le complément à ce titre de premier roman, l'écriture y est à la fois percutante mais douce, posée mais puissante. Une belle réussite.

Un beau roman qui se lit vite et qui a très bien fonctionné avec moi.

Merci les 68 !

vendredi 12 février 2021

Ce qu'il faut d'air pour voler

 


Détails 

Auteure : Sandrine Roudeix
Nombre de pages : 208
Edition : Le Passage
Genre : Contemporain


Résumé : 

Que devient une mère quand son tout-petit s'en va ? En s'appuyant sur des photos de famille qu'on ne voit pas, Sandrine Roudeix traverse vingt ans de fusion et de défusion maternelles, démêlant les fils qui tressent la séparation inévitable d'une mère célibataire et de son garçon.


Dans un roman où affleurent à chaque page l'amour et la tendresse, où la grâce naît de la vérité et de la mise à nu toujours sincère et parfois crue des situations, elle interroge la manière dont une jeune fille devient femme en devenant mère et dresse le portrait lumineux d'une double émancipation.

Mon avis : 

Comment appréhender l’envol des enfants quand le nid devient trop petit ? 

C’est avec cette question, entre autres, que Sandrine Roudeix nous ouvre les portes de son nouveau livre. 

Elle explore la famille à travers des photos que nous ne voyons pas mais qui sont parfaitement décrites. Ces photos sont importantes pour cette femme car elle lui permettent de remettre en avant ce qui a façonné sa vie.

Son roman porte la voix d’une maman célibataire qui élève son fils sans notice. Elle met ainsi en exergue la parentalité, l’enfance, la transformation de l’adolescent en jeune adulte et puis ce jour fatidique de la séparation. Au travers de tout un tas de situations différentes, dans lesquelles elle a du apprendre à se mettre en avant ou au contraire s'effacer, nous découvrons un quotidien assez éloigné de la routine.

On trouve aussi dans ce récit, une réalité sociétale, les femmes sont nombreuses à être célibataires à un moment de leur vie et à devoir élever seules leur(s) enfant(s). Le livre ne met pas en jugement ces séparations de couple, car ici l'origine de la séparation a été voulu par notre narratrice. Simplement l'auteure essaie de poser un regard sur un fait répandu. Aucune critique n'est faite sur la gente féminine ou masculine et c'est ce qui provoque l'attachement aussi à cette famille. 

Mais malgré tout quand la séparation dans le couple est déjà passée par là et qu’il faut faire face au départ de l’enfant qui a atteint l’âge adulte, il faut trouver une manière de se réinventer et donner un autre sens à ce rôle si fort, si passionnant mais aussi parfois si difficile. Il faut arriver à renouer avec la féminité, avec son ego aussi car il est souvent mis à rude épreuve finalement. 

Sandrine Roudeix situe son son héroïne à plusieurs moments de son existence, de sa propre enfance manquant de repères masculins à sa vie d’adulte et de maman, elle rêvait d’une famille classique. Elle rêvait de pouvoir donner à son ou ses enfant(s) une histoire plus banale que la sienne, plus classique dirions-nous. 

Elle ne rejette pas de fautes sur quiconque, elle nous livre simplement sa propre remise en question, elle essaie de voir ce que ses actes, ses mots provoquent. C'est un texte qui est très porteur car il envoie finalement plein de questions sous-entendues et donne ainsi à chacun matière à réfléchir sur sa propre histoire.

Un récit empreint d’amour et de tendresse autour d’une étape cruciale de la vie d’une femme mais aussi d’un enfant.


À la fin, toujours pas de notice mais une belle avancée dans la réflexion sur ce lien parent-enfant et sur cet air que l'on transmet pour que les battements d'ailes de nos enfants soit forts et durables !


Merci à Babelio et aux éditions Le Passage.