mercredi 26 octobre 2016

La sainte famille

Mon deuxième roman pour l'aventure des explorateurs de la rentrée littéraire était :





Détails :

Auteur : Florence Seyvos
Nombre de pages : 176
Editions : de l'Olivier
Genre : Contemporain


Résumé :


Suzanne et Thomas passent chaque été dans la famille de leur mère. Dans une maison qui est comme une présence, une maison aux portes closes. Derrière l'une de ces portes, leur arrière-grand-mère agonise. (Sur le mur du salon, Ariane, chaque jour, fait évader Thésée du Labyrinthe.) Seule Odette, qui est presque une simple d'esprit, se préoccupe des enfants. Suzanne est une petite fille obsédée par le sacré et par le blasphème, et par la permanence du passé. Il lui semble que le Mal s'insinue, se développe, se transmet comme par contagion. Elle est fascinée par sa cousine tyrannique, qui ment tout le temps, et pourtant dit la vérité. Tandis que leurs parents préparent leur divorce, Suzanne et Thomas sont comme des objets que l'on pose ici ou là, ou que l'on consigne dans une chambre. Ils se lancent parfois dans des équipées qui leur font peur et dont ils ne parlent à personne. Parmi les adultes qui les entourent, une mère follement autoritaire, un oncle veule, un maître d'école sadique. Des personnes dont la toute-puissance se délite au fil des années.





Mon avis :


L'avis des 100 premières pages : 

 Je ne connaissais pas du tout l'auteur, la couverture ne m'attirait pas plus que ça et donc je suis rentrée dans la lecture avec un peu d'appréhension.
Celle-ci a été vite levée car le texte est tout de suite intéressant. On entre dans la vie de Suzanne et on y découvre ses souvenirs, ce qui l'a le plus marqué, sa famille qui a du mal à coller au titre de l'ouvrage...
Je suis ravie de ce début de lecture, j'y retourne sans attendre !


Mon avis global : 


 En regardant la couverture et le titre, je m'attendais à un livre présentant une famille exemplaire, où rien, pas même un grain de sable viendrait perturber une ambiance calme, feutrée et douce.

Et puis vient le moment de démarrer la lecture. Le début est relativement calme puisqu'il y a la présentation de certains membres de la famille et déjà on ressent que certaines paroles, certains actes, certains souvenirs sont ancrés dans cette maison familiale. Les narrateurs sont deux enfants, et leurs points de vue sont assez pointus, précis et sans vraiment de grands états d'âmes. Comme s'ils relevaient juste l'instant présent et le décrivait sans s'approcher trop près pour ne pas risquer de se blesser, peut-être !?. C'est mon interprétation...

Chaque maison familiale recèle de nombreux secrets, plus ou moins lourds, plus ou moins mauvais. Souvent on s'habitue à ces maisons quand le moment de partir arrive alors on se dit qu'on va emmagasiner encore plus d'odeurs, de parfums, de sensations. Les deux narrateurs sont aussi tiraillés entre leurs parents divorcés, entre leur grand-mère et leur grande-tante. Ils veulent faire plaisir à tous et parfois en oublie ce que eux veulent réellement. Et puis certains jours ils s'aventurent à essayer de nouvelles expériences et vont ainsi apprendre à se connaître un peu plus, à développer leurs capacités physiques et mentales. Ce sont de formidables exercices que ces vacances !

C'est un livre qui est touchant car il fait se remémorer des moments de l'enfance qu'on aimerait revivre, il est rassurant car finalement on y trouve tous un peu notre compte entre les différents personnages. Il est aussi attachant car chaque personnage apporte sa touche personnelle à l'histoire. Chacun dépose son petit grain de sel qui va finement mettre les rouages en route et ainsi retrouver les habitudes de vacances, baignades et compagnie.

Je ne connaissais pas Florence Seyvos et je trouve que lire ce roman est une très belle découverte. L'écriture est très agréable, fluide et le livre se lit donc rapidement. Arrivée à la fin je n'avais pas envie de quitter cette famille, aussi "sainte" soit-elle !

On se rend compte à nouveau avec ce roman que grandir n'est pas si évident et parfois on aime se replonger avec délice dans cette période faite souvent d'insouciance et d'apprentissage de la vie !

C'est un livre à lire assurément !"

lundi 24 octobre 2016

Dans l'ombre du viaduc

Pour un partenariat Livraddict que je remercie, ainsi que l'auteur, j'ai découvert ce livre :






Détails :

Auteur : Alain Delmas
Nombre de pages : 290
Editions : Auto-édité
Genre : Contemporain avec fond historique


Résumé :

Espagne, fin des années cinquante. Arnaud Madrier a l'occasion de séjourner sur les lieux mêmes où quelque vingt ans plus tôt, engagé dans les Brigades internationales, son père a mystérieusement disparu. Ce voyage représente pour lui la possibilité de comprendre enfin ce qui s'est alors passé. Mais sa venue dérange, comme si les faubourgs de Teruel résonnaient encore des événements dramatiques qui s’y sont joué autrefois. La boite de Pandore qu'il entrouvre va dévoiler des secrets qui, en quelques jours, ne tarderont pas à marquer à jamais ceux qu'il rencontre et à bouleverser leurs vies. La sienne aussi.




Mon avis :

En premier lieu je remercie Livraddict et l'auteur qui m'ont fait découvrir un nouveau roman. Le fait qu'il soit auto-édité ne m'a pas dérangé le moins du monde car je sais que nous pouvons faire de belles découvertes, ce fut le cas.

Et pourtant j'ai commencé cette lecture avec un petit a-priori. La couverture ne m'inspirait pas plus que ça. Je la trouvais plutôt fade par-rapport au résumé du livre. J'ai donc démarré doucement ma lecture histoire de me laisser imprégner par l'environnement, l'intrigue et les personnages.

Un des atouts de ce livre, qui m'a beaucoup plu, c'est que l'histoire se passe en Espagne. Je n'y suis jamais allé, juste fait ma curieuse sur internet mais j'ai eu la sensation de trouver de la chaleur et du soleil en plein mois d'octobre, c'est génial ! L'auteur distille les descriptions de paysage et autres moments typiquement espagnols juste aux bons endroits. Et puis il y a l'intrigue en elle-même qui m'a vraiment plu.

Sur fond de guerre, bien qu'elle soit finie depuis quelques années, on y retrouve des secrets, des non-dits, des malentendus qui font vaciller la patience de chacun des personnages, jeunes ou moins jeunes. On apprend pas à pas les difficultés de reconstruction suite à cette grande guerre. Chacun essaie comme il peut soit d'apaiser, soit de comprendre, soit d'exprimer son ressenti. Le personnage d'Arnaud est très intéressant car il passe par beaucoup de phases au cours du récit. Il entraîne dans sa quête ses amis et il remue le passé contre l'avis du père de Paco.

Il est aussi question de sentiments amoureux dans ce roman mais ce n'est pas la priorité, Inès le sait. Avant tout, Arnaud voudra savoir ce qui a pu arriver à son père, mettant sa vie en péril parfois.

L'auteur a su travailler ses personnages de telle façon qu'on s'attache à tous et on comprend les espoirs, les doutes de chacun, leurs questions. J'ai aimé qu'il ne se focalise pas seulement sur Arnaud. J'ai pu ainsi m'attacher bien plus aux autres personnages et notamment à Inès. Son caractère m'a beaucoup impressionné car elle est volontaire, passionnée et un brin rebelle, j'adore !

J'ai trouvé dans cette lecture ce que j'aime beaucoup, de l'intrigue et donc un peu de suspens (secret de famille), de la découverte (du pays, des coutumes), et des sentiments (amitié / amour).

C'est une belle lecture que je conseille car on y passe un très bon moment, on se réchauffe avec le soleil espagnol et on traverse le joli village de Teruel.

jeudi 20 octobre 2016

Ma part de gaulois

Changement d'aventure...

Cet été j'ai eu la chance de faire partie d'une incroyable aventure, celle des explorateurs de la rentrée littéraire pour le site lecteurs.com


J'ai donc d'abord découvert :





Détails :

Auteur : Magyd Cherfi
Nombre de pages : 272
Editions : Actes Sud
Genre : Contemporain


Résumé :
C’est l’année du baccalauréat pour Magyd, petit Beur de la rue Raphaël, quartiers nord de Toulouse. Une formalité pour les Français, un événement sis mi que pour l’“indigène”. Pensez donc, le premier bac arabe de la cité. Le bout d’un tunnel, l’apogée d’un long bras de fer avec la fatalité, sous l’incessante pres sion énamourée de la toute-puissante mère et les quolibets goguenards de la bande. Parce qu’il ne fait pas bon pas ser pour un “intello” après l’école, dans la périphérie du “vivre ensemble” – Magyd et ses inséparables, Samir le militant et Momo l’artiste de la tchatche, en font l’expérience au quotidien.
Entre soutien scolaire aux plus jeunes et soutien mo ral aux fi lles cadenassées, une génération joue les grands frères et les ambassadeurs entre familles et société, tout en se cherchant des perspectives d’avenir exaltantes. Avec en fond sonore les rumeurs accompa gnant l’arrivée au pouvoir de Mitterrand, cette chro nique pas dupe d’un triomphe annoncé à l’arrière-goût doux-amer capture un rendez-vous manqué, celui de la France et de ses banlieues.
Avec gravité et autodérision,
Ma part de Gaulois raconte les chantiers permanents de l’identité et les impasses de la république. Souvenir vif et brûlant d’une réalité qui persiste, boite, bégaie, incarné par une voix unique, énergie et lucidité intactes. Mix solaire de rage et de jubilation, Magyd Cherfi est ce produit made in France authentique et hors normes : nos quatre vérités à lui tout seul !
“Dire que j’écris me gêne, complexe d’ancien pauvre, d’ex-fils-d’immigré, d’épisodique schizophrène car j’suis devenu français. J’ai du mal à écrire car je m’écris et m’écrire c’est saisir une plaie par les deux bouts et l’écarter un peu plus. La plume m’a séparé de mes compagnons d’infortune, tous ces « Mohamed » de ma banlieue nord hachés menus par une société qui a rêvé d’un « vivre ensemble » sans en payer le prix. Je raconte une fêlure identitaire, un rendezvous manqué. C’était l’année 1981, la gauche arrivait au pouvoir la besace pleine de l’amour des hommes et les premiers Beurs accédaient au bac. Le bac, une anecdote pour les Blancs, un exploit pour l’indigène. Tout était réuni pour cette égalité des droits tant chérie. La promesse d’une fraternité vraie semblait frémir.
Pourtant la rencontre de la France et de sa banlieue n’a pas eu lieu, elle n’a toujours pas vu la lumière car l’exception française persiste, celle d’être français et de devoir le devenir…”
M. C.


Mon avis (attention, pour lecteurs.com nous devions faire une pause à la page 100 pour donner notre ressenti, je laisse donc mon avis tel que je l'ai présenté pour le site) :

Rendez-vous de la page 100 : 

J'ai commencé ce livre en découvrant que l'auteur était connu aussi pour les chansons de Zebda. Bizarrement, je m'attendais donc à un livre léger, plutôt marrant... Ce n'est pas tout à fait le cas puisqu'on entre dans la vie d'une famille, celle de Magyd qui oscille entre insouciance, prise de conscience de la difficulté de la vie en cité, de ses origines.
J'aime pour l'instant son style plutôt attachant, ses propos limpides et son phrasé clair. J'ai la sensation d'entendre l'accent des gens du Sud en lisant son livre et je me plonge avec délice dans ses souvenirs.
On y trouve de la nostalgie, de l'humour, de l'amour et des sentiments profonds qui surgissent parfois quand on s'y attend le moins



Mon avis global :
 


En recevant ce livre, j'ai découvert que l'auteur était "connu" puisqu'il était parolier du groupe Zebda dont évidemment certaines chansons me sont revenues en tête. J'ai entamé la lecture en ayant l'esprit bien ouvert car je ne savais pas à quoi m'attendre. On peut être bon parolier mais avoir plus de mal pour écrire un bon roman.

Je me suis surprise à accrocher dès les premières pages. Je trouvais les phrases bien écrites et un style plutôt dynamique. Parcourir la vie du jeune Magyd c'est entrer dans une culture que je ne connais pas ou très peu, c'est entrer dans un univers où les valeurs sont parfois différentes des miennes, où la place de la femme reste à inventer.

Magyd est un jeune homme plutôt dévoué à la cause sociale, il veut aider tout le monde et donc tout le monde veut connaître Magyd. Sauf évidemment les jeunes un peu rebelles de sa cité. Eux ils ne veulent rien changer, ils ne veulent pas que les jeunes femmes gagnent plus d'autonomie, ils ne veulent pas que Magyd aide les familles. La ténacité et l'audace de Magyd seront salutaires. Il évoque souvent sa mère, qui attend de lui le miracle, celui d'obtenir son bac. Pour toute la cité, si Magyd obtient ce bac c'est un peu toute la cité qui l'aura obtenu. Il sera la fierté de ses pairs, la pression est énorme !

J'ai aimé ce livre car il n'est pas un jugement sur ce qui peut se passer en France, il n'est pas un moratoire pour une cause ou une autre. Il est juste un regard, un constat sur une époque, sur des habitudes, des mœurs, une culture.

C'est un livre digne d'intérêt car il est écrit simplement, franchement et avec humilité. Magyd voudrait sauver tout le monde, il a du mal à digérer certains actes de ses amis, notamment lorsque Samir donne une claque à leur amie. Il se veut le porte-parole d'une nouvelle génération, celle qui s'est affranchie de la culture de leurs ancêtres et qui considère que la femme est l'égale de l'homme. Il se rend compte que la bataille sera rude et qu'il ne pourra pas changer la face du monde tout seul.

Je trouve que c'est fort de vouloir changer une culture et avoir des idéaux complètement différents de sa famille. Il faut en vouloir et tenir bon. C'est cette volonté et cette force de caractère que je salue dans l'ouvrage de Magyd Cherfi.

lundi 17 octobre 2016

Rien que des mots

Pour l'aventure des 68, j'ai aussi découvert ce livre :








Détails :

Auteur : Adeline Fleury
Nombre de pages : 184
Editions : François Bourin
Genre : Contemporain


Résumé :


Dans un avenir qui ressemble à notre futur proche, Adèle a décidé de tenir son fils Nino éloigné de la lecture. Privée dans son enfance de la tendresse d'un père écrivain accaparé par son oeuvre, elle fera tout pour éviter un tel sort à son fils. Pour qu'il reste dans la vraie vie, pour l'empêcher d'être tenté par la grande aventure de l'écriture, elle proscrira autour de lui la présence des livres.
Elle les brûlera, elle va jusqu'à nier leur existence. Mais l'enfance est têtue et tous les silences ne peuvent rien contre sa curiosité. Nino, après une longue quête, finira par trouver sa voie en assumant d'une manière inattendue cet héritage de mots et de papier. Dans cette fable initiatique, Adeline Fleury nous donne à lire un conte cruel où les angoisses les plus archaïques se ravivent au contact des réalisations de notre hyper-modernité.
L'ambivalence de notre rapport au livre, livre sacré ou interdit, se trouve interrogée dans ces pages où se projettent comme des ombres expressionnistes nos tabous les plus enfouis. Avec Rien que des mots, c'est une magnifique déclaration d'amour qu'Adeline Fleury adresse au livre, à tous les livres.

Mon avis :

J'avais hâte de découvrir ce livre car le résumé m'intriguait. Comment pouvait-on détester à ce point les livres et quelle histoire de famille se cachait derrière ?

J'ai commencé ma lecture de manière enthousiaste, j'ai aimé le début et puis je comprenais petit à petit ce qui se passait dans cette famille. Mais (et je ne sais toujours pas me l'expliquer) j'ai décroché...et là j'ai eu du mal, mais vraiment beaucoup de mal à continuer. Je l'ai fais car j'ai du mal avec l'inachevé et je me disais que peut-être la flamme se rallumerait mais non...alors j'ai fini rapidement pour pouvoir passer à autre chose. C'est dommage, surement car au-delà de l'histoire l'écriture est pas mal du tout !

Je ne prends pas cette lecture comme un échec par contre, car je me suis de nouveau rendue compte par ce livre que grâce aux 68 premières fois, je vais sur des terrains inconnus, parfois glissants et que ça me permet aussi de changer de mes habitudes. C'est le point positif que j'en ressors. Et peut-être qu'il faudrait que je le relise dans quelques temps pour avoir une autre approche...


mardi 11 octobre 2016

Branques


Opération "68 premières fois", nouvel épisode :








Détails :

Auteur : Alexandra Fritz
Nombre de pages : 160
Editions : Grasset
Genre : Contemporain


Résumé :


Voici la chronique de deux filles et deux garçons internés dans un hôpital psychiatrique. Jeanne, qui y tient son journal, tente de comprendre son basculement dans « l’anormald » et de disséquer à vif les raisons de son amputation de liberté. Rageuse, pugnace, elle a pour compagnons de « branquerie », comme elle dit, Tête d’Ail, Isis et Frisco. L’un obsédé sexuel, l’autre pédante philosophe, tous transpercés par le désir amoureux autant que par la solitude, par des idéaux de justice comme par  des pulsions suicidaires. A très exactement parler, ils en bavent. Avalant des gouttes et digérant des cachets, ils refusent d’être assimilés à une faune hallucinée souvent obèse et déprimante, où les médecins ne sont pas les moins dérangés de tous. Comment ne pas crever de tristesse et de rage ? Dans un quotidien absurde, le sarcasme cautérise les plaies. Que va-t-il arriver à ces quatre personnages dérisoires comme l’humain, attachants comme la faute ? Un premier roman pareil à un rire dans la nuit.





Mon avis :

On ne peut pas dire que les lectures pour les 68 premières fois soient des lectures particulièrement feel-good. Nous restons avec ce livre dans un thème délicat, douloureux parfois, celui de la maladie mentale. A l'inverse de "Treize" ou "L'heure bleue", j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman.

Jeanne, le personnage principal, raconte un quotidien peuplé de médicaments en tout genre et aussi de personnes en recherche de quelque chose ou quelqu'un. On imagine pas ce que peuvent vivre les gens qui sont dans les hôpitaux psychiatriques. Il existe des moments d'incompréhension surement, de solitude aussi. On pense qu'il faut qu'ils se soignent mais ils ont également besoin d'écoute, de paroles rassurantes.

Ici, on est placé vraiment du côté du malade et non pas du côté des médecins. Les personnages nous livrent leurs pensées sans détours. C'est assez surprenant d'ailleurs.

Hormis le fait que j'ai eu du mal à intégrer l'histoire j'ai trouvé l'écriture de Alexandra Fritz jolie, le style est limpide.


mardi 4 octobre 2016

De nos frères blessés


Une fois n'est pas coutume, j'ai beaucoup apprécié découvrir ce livre dans le cadre des 68 premières fois :











Détails :

Auteur : Joseph Andras
Nombre de pages : 144
Editions : Actes Sud
Genre : Contemporain


Résumé :


Alger, 1956. Fernand Iveton a trente ans quand il pose une bombe dans son usine. Ouvrier indépendantiste, il a choisi un local à l’écart des ateliers pour cet acte symbolique : il s’agit de marquer les esprits, pas les corps. Il est arrêté avant que l’engin n’explose, n’a tué ni blessé personne, n’est coupable que d’une intention de sabotage, le voilà pourtant condamné à la peine capitale.
Si le roman relate l’interrogatoire, la détention, le procès d’Iveton, il évoque également l’enfance de Fernand dans son pays, l’Algérie, et s’attarde sur sa rencontre avec celle qu’il épousa. Car avant d’être le héros ou le terroriste que l’opinion publique verra en lui, Fernand fut simplement un homme, un idéaliste qui aima sa terre, sa femme, ses amis, la vie – et la liberté, qu’il espéra pour tous les frères humains.
Quand la Justice s’est montrée indigne, la littérature peut demander réparation. Lyrique et habité, Joseph Andras questionne les angles morts du récit national et signe un fulgurant exercice d’admiration.






Mon avis :


Il y a des livres dans lesquels on trouve à pas de loup, en faisant attention de bien rester attentif à ce qui nous entoure.

C'est le cas avec ce livre, on fait la connaissance de Fernand et du mouvement indépendantiste. On découvre un homme passionné qui veut défendre ses idées. Et pour cela il écopera de la peine maximale.


A partir de là, on entre dans la vie de Fernand et on découvre un homme attaché à sa famille, attaché à ses valeurs. L'auteur veut nous montrer autre chose et veut nous aider à comprendre ce qui a pu se passer. Pourquoi on condamne si fort un homme ? Evidemment, les preuves sont contre lui mais la justice est là aussi pour réfléchir et être neutre. Elle ne peut condamner seulement pour l'opinion publique. Comment mesure t'on la gravité d'un acte manqué ? Quelle part doit-on accordée aux conséquences qu'il n'y a pas eu mais qui aurait pu être graves ?


C'est un récit fort, poignant et qui permet d'affiner un jugement, une idée, une opinion. Je ne pensais pas être prise autant dans la lecture de ce livre mais ce livre a une dimension particulière. Il met en avant un homme qui a défendu ses idées et qui est convaincu de son action. C'est honorable mais le prix à payer le mérite t'il ? A chacun de trouver sa réponse...