jeudi 29 juin 2017

Mon ciel et ma terre






Détails :

Auteur : Aure Atika
Nombre de pages : 208
Editions : Fayard
Genre : Contemporain / Témoignage


Résumé :
« J’ai aimé ma mère, follement. Je l’ai cajolée, protégée. Je lui chantais des comptines de couleur, bleue, ou rose selon l’humeur, pour la rassurer. Je l’épaulais lors de ses chagrins d’amour, j’assistais, déboussolée, à ses crises de manque. J’étais parfois la mère de ma mère… Pourtant, je l’admirais plus que quiconque, je ne l’aurais à aucun moment échangé contre une autre. Maman, elle n’avait pas peur de se bagarrer avec ses pieds et ses mains, ni de claquer la porte aux nez de ses amants. Maman, elle partait en pleine nuit faire la fête, elle m’emmenait dans des dîners de grands en plein Saint-Germain des Prés, à la Coupole ou au Flore, alors que nous vivions dans de petits appartements faits de bric et de broc. Ma mère était bohème. Elle était mon ciel et ma terre. Elle était mon Ode. Tout un poème. » 



Mon avis :
Nous y voilà !
Ecrire mon avis sur ce livre ne s'est pas fait en un jour...j'y pense, et j'y repense et sans cesse je modifie les mots pour trouver ceux qui seront les plus justes.


Mais l'envie de partager ce livre avec vous reste omniprésente alors on y va !

J'ai lu ce livre dans le cadre des 68 premières fois (découvrir les premiers romans des rentrées de janvier et septembre). Je "connaissais" Aure Atika par le biais de ses films mais je ne savais rien ou très peu de choses sur elle. J'aime beaucoup son jeu d'actrice mais allais-je aimer sa plume d'écrivain ?


Lorsqu'un acteur s'essaie à l'écriture j'ai toujours un peu de méfiance. Non pas que l'humain ne soit pas doué pour plusieurs choses mais plutôt par peur de lire un ouvrage totalement narcissique qui au final ne soit porteur de richesse particulière...

Je trouve qu'elle transmet par son regard une profondeur qui donne envie d'y plonger...ce ressenti je peux l'écrire depuis que je l'ai rencontrée au salon du livre à Vannes et où j'ai pu l'observer aussi avec d'autres personnes en attendant mon tour et ensuite en discutant un peu avec elle. C'est une personne charmante et pétillante.

En regardant la couverture, j'avais la sensation que la femme présente qui tient son enfant sur ses épaules, nous disait "gare à celui ou celle qui touchera à cet enfant". Et ce petit visage enfantin est tellement prometteur.

Ce livre proposé par Aure Atika est tout sauf ça...il est empreint de sensibilité, de hargne et de courage aussi. J'ai ressenti tout au long de ma lecture comme un soulagement pour l'auteure de pouvoir poser des mots sur des moments-clés de sa vie. Ce n'est pas écrit comme un "défouloir" mais bien plutôt comme une transmission de vies. La narration se fait tour à tour par une écriture presque d'enfant et puis la femme adulte vient poser un regard avec le recul nécessaire pour avoir su apprendre de cette vie avec sa maman.

Je trouve ça formidable d'avoir pu écrire sur une relation tellement compliquée qu'est la relation mère-fille. Les mots utilisés ne sont pas là pour juger ni refaire un passé, ils sont posés parce que la vie était comme ça. Le fait que l'on ressente aussi la distance mise entre l'enfant et la femme adulte permet de s'approprier un peu plus Ode, cette mère qui peut tout et son contraire.


Cette relation est singulière car rien n'est acquis ni formaté...la vie va et vient. La maman devient l'enfant et inversement. Les folles nuits parisiennes succèdent aux folles nuits tourmentées par le manque. La fusion de certains jours laisse place à l'indifférence sans formalisme, sans que cela porte préjudice à ces sentiments profondément ancrés en elle.

J'ai retenu ce passage comme un passage marquant et qui justifie ce besoin d'écrire : « Aujourd'hui, tout de suite, j'en ai besoin. J'ai besoin de savoir que je viens de là et que ce chaos, ces imprévus, ces éclats sont toujours possibles. J'ai besoin de la faire vivre. Sans cela, je ne peux pas survivre ni continuer".

J'ai été véritablement touchée, émue par cet ouvrage...il est aussi un signe que l'écriture c'est la vie !


Quelques infos sur l'auteur



Aure Atika est comédienne, scénariste et réalisatrice. Elle oscille entre films d’auteur (Jacques Audiard, Abdellatif Kechiche, ou Stéphane Brizé) et productions grand public (La Vérité si je mens, ou OSS 117). Mon ciel et ma terre est son premier roman.

lundi 26 juin 2017

La première fois que j'ai été deux




Détails :

Auteur : Archibald Ploom
Nombre de pages : 318
Editions : Auto-éditions
Genre : Contemporain


Résumé :
Nous sommes au début des années 2000, Karen Traban est en Terminale et vit seule avec une mère dépressive. Elle est brillante, musicienne et adore danser mais l'amour n'est jamais au rendez-vous, les garçons de son âge lui semblent sans intérêt. Quand un jeune anglais, Tom, arrive au milieu de l'année scolaire dans sa classe, Karen le prend immédiatement en grippe... Elle ne sait pas encore que ce jeune homme si différent des autres va changer sa vie. "La première fois que j'ai été deux" est un grand roman d'amour où les sentiments sont intimement liés au cours d'une Histoire qui vit l'Europe s'embraser avant de se reconstruire. Entre la Pologne de ses grands parents, l'Allemagne d'un jeune soldat tombé en 1944 et l'Angleterre de Tom, Karen va découvrir qu'un premier amour peut influencer une vie entière "La première fois que j'ai été deux" est un roman profond et intimiste qui peint le passage de l’adolescence à l’âge adulte. On assiste au dévoilement du destin de deux familles emportées par l’Histoire. Archibald Ploom nous propose un récit voyageur et une fresque historique que la naissance d’un amour vient ponctuer comme un message d’espoir.



Mon avis :
Je choisis assez souvent mes lectures suite aux couvertures, ce n'est pas forcément toujours bien mais c'est un de mes critères...




Ce livre n'a pas échappé à ma règle ;)


Et puis en recevant le livre, le toucher est très agréable aussi, j'adore...J'ai donc imaginé rentrer dans une romance douce comme sa couverture et jolie comme ce qui la compose.


Je suis arrivée dans l'univers de Karen puisque c'est elle qui domine la narration du début à la fin. J'ai d'ailleurs un petit bémol à ce sujet car j'aurais adoré avoir le point de vue de Tom en parallèle. Mais peut-être que c'est volontaire de la part de l'auteur, qui sait !?


Nous partons (ou repartons selon notre âge) dans les années lycée avec tout ce que cela comporte : recherche de soi, naissance d'amitiés plus ou moins fortes, premiers vrais émois qui durent ou non, questionnement sur l'avenir...Et là où j'ai trouvé Archibald Ploom très doué c'est qu'il ne se contente pas du présent et de l'avenir mais aussi du PASSE.


Et pas n'importe quel passé, celui de la famille de Tom et de Karen.


Contrairement à beaucoup d'histoires où les ados ne cherchent pas à comprendre forcément leurs origines, Karen et Tom vont partir à l'aventure et chercher les réponses à certaines questions.


Je sais que quand on est jeunes on se pose 50000 questions mais j'ai trouvé que parfois certains passages étaient longs notamment dans les descriptions des ressentis de Karen. Mais ce n'est que peu de chose face au reste de l'ouvrage qui lui est de qualité.


L'auteur a construit une histoire complète et riche. Il ne s'agit pas de romance légère. Elle est plutôt comme un voyage initiatique avant d'entrer dans l'âge adulte. Repartir sur les traces de notre histoire familiale c'est prendre le risque de tomber sur des secrets qui nous dépassent mais qui peuvent aussi nous apprendre tellement sur la vie !
Comme si pour avancer, nos héros avaient besoin de clarifier et ainsi poser les bases d'un avenir plus sereinement.


Les personnages de Karen et Tom sont attachants car ils se laissent du temps et veulent avant tout apprendre à se connaître et ne pas s'empêcher de vivre leur vie. Ils répondent parfaitement à cette citation que j'aime profondément "On ne rencontre pas les gens par hasard, ils entrent dans nos vies pour une raison, à nous de la découvrir".


Toute la partie liée à la seconde guerre mondiale m'a énormément intéressée et je l'ai trouvée très utile dans ce roman car cela apporte de la profondeur.


J'ai aimé cette lecture bien plus que je ne l'aurai pensé.  Elle m'a laissée songeuse sur cette période de vie, l'adolescence, compliquée en générale mais qui joue beaucoup aussi dans ce que nous devenons.


N'hésitez pas à vous y plonger, vous prendrez un seul risque : celui d'aimer ce roman !


mercredi 21 juin 2017

Quart de frère, quart de soeur, tome 2 : Mon pire anniversaire





Détails :

Auteur : Sophie Adriansen
Illustratrice : Maureen Poignonec
Nombre de pages : 96
Editions : Slalom
Genre : Jeunesse


Résumé :
Quart de frère, quart de sœur, c’est l’histoire d’une famille recomposée comme il en existe beaucoup, racontée du point de vue alterné d’Arthur et Viviane, qui se détestent à l’école et vont apprendre à s’aimer, en vivant sous le même toit.

Drôle et rythmée comme une série, ce roman ouvre le récit en plusieurs tomes des aventures familiales d’Arthur et Viviane que tout oppose mais que l’amour réciproque de leurs parents va réunir.


Tome 2 : Une rivale inattendue

 La nouvelle famille emménage à une nouvelle adresse. Après un temps d'observation, quelques crasses et un sauvetage en plein air, Arthur et Viviane commencent à s'apprécier. Il le faut bien : entre leurs parents, c'est parti pour durer. Mais impossible d'admettre à l'école que le rival haï est devenu un camarade avec lequel ils s'entendent bien ! Les deux enfants mettent donc au point tout un tas de stratagèmes pour faire croire à leurs camarades qu'entre eux la rivalité existe toujours bel et bien.
Et voilà que l'anniversaire d'Arthur se profile : comment faire pour recevoir les copains chez soi en présence de Viviane ? Tandis que le jour J approche, le papa de Viviane et la maman d'Arthur se préparent à annoncer une grande nouvelle à leurs enfants : la famille va bientôt s'agrandir...
 





Mon avis :
Quand on découvre une nouvelle série, le risque est que le 2ème volume ne soit pas à la hauteur du premier par exemple, ou encore que l'originalité ne soit plus au rendez-vous mais pour Quart de frère, quart de sœur, vous pouvez y aller les yeux fermés !


On retrouve Arthur et Viviane, nos deux jeunes héros, pleins d'énergie et de dynamisme pour imaginer des scénarios plus ambitieux les uns que les autres, dans l'espoir que leur cohabitation se termine.

Mais ce n'est pas gagné...qui a dit que les enfants commandaient les adultes ???

Et encore plus quand ceux-ci ont des projets FAMILIAUX et non individuels...Arthur et Viviane vont devoir composer avec ....

J'ai adoré retrouver cette jolie famille recomposée pleine de vitamines. C'est un régal de lire un livre où même s'il existe des problèmes, ceux-ci sont résolus et surtout l'optimisme reste la valeur numéro 1.

Retrouver la plume de Sophie Adriansen, qui plus est après l'avoir rencontrée au salon de Vannes, est un plaisir certain. Les personnages prennent une dimension particulière car j'imagine / devine l'univers de Sophie un peu plus. Et puis les dessins sont une nouvelle fois très bien fait et génèrent un sentiment de douceur et je persiste à dire que les deux volumes de la série sont pour moi de beaux ouvrages car ils transmettent des sentiments positifs et des attitudes constructives aux enfants !

Et la couverture est super belle, de jolies couleurs qui donnent envie de profiter de l'été et qui rappellent les vacances d'enfance !





Les enfants s'y retrouveront dans ce tome car il est question de la famille, des amis, du changement.


Une très jolie lecture jeunesse !


Quelques infos sur l'auteur et l'illustratrice
L'auteur, Sophie Adriansen a :


• de l'imagination et des souvenirs d'école
• une allergie à l'ananas, comme Arthur
• assez de cheveux pour se faire 24 couettes, comme Viviane
• une passion pour son ordinateur, comme Gaëtan
• une fascination pour les robes de mariée, comme Myrtille et Camélia
• des parents divorcés, comme tout le monde
• un métier formidable : inventeuse d'histoires

L'illustratrice, Maurèen Poignonec





surdouée du dessin, Maurèen a 4 écoles d'art à son actif : les beaux-arts de Versailles et de Paris, les arts décoratifs de Strasbourg et une formation d'illustratrice au lycée Corvisart. Elle a illustré des albums et des romans, notamment chez Didier Jeunesse, Sarbacane, Flammarion, et un univers tendre et espiègle, où les enfants sautillent comme le Petit Nicolas, et rêvent comme les héros de Roald Dahl.

lundi 19 juin 2017

Ne nous quittons pas




Détails :

Auteur : Jacques Expert
Nombre de pages : 304
Editions : Albin Michel
Genre : Roman


Résumé :
Années 1960, dans une station balnéaire du Sud-Ouest de la France. Le père du petit Jacques, maître-nageur saisonnier, voit arriver sur la plage Jacques Brel et sa famille. Fasciné, il se sent investi d'une mission de protection envers le chanteur et aspire à établir un contact même illusoire avec ce dernier.
Un récit d'inspiration autobiographique entre rêves et réalité.



Mon avis :
Evidemment, en voyant ce titre, on aura tous eu dans la tête ce fabuleux titre de Jacques Brel...mais maintenant vous aurez aussi en tête cette image de couverture du livre de Jacques Expert.


Jacques Expert on le connaît pour ses livres au suspens haletant et où chaque page recèle son petit bonheur de lecture...je le connais maintenant un peu plus dans la peau d'un enfant en vacances en famille.

Et découvrir un auteur dans un autre genre, dans un autre univers et surtout dans une position bien plus délicate car rendre hommage est certainement un exercice bien plus compliqué que mettre en place une scène de crime, à mon sens. Il faut oser franchir parfois certaines barrières, se laisser aller à évoquer des sentiments...et comment rendre les sentiments à leur juste valeur dans un récit qui sera interprété par un nombre incalculables de lecteurs ?!

Mais Jacques Expert nous surprend magistralement bien ! J'ai retrouvé sa trace dans le récit, chapitres courts, émotions au rendez-vous, et puis j'ai découvert un pan de la vie de Jacques Expert totalement inconnu pour moi : la vie avec son père.

Ce père qu'il faut parfois apprivoiser, qui entraînera Jacques et sa sœur dans un été inoubliable mais vécu différemment par chacun bien sur, preuve en est puisque ce souvenir donne envie à l'auteur de nous en parler.

J'ai trouvé que cette relation unique avec la famille Brel apportait en plus ce petit piment qui donne aux vacances un goût de paradis.

Ce livre amène donc le lecteur à se remémorer des souvenirs d'enfance. En y regardant de plus près, Jacques Expert nous fait passer aussi un message...à son époque "d'enfant" il n'y avait pas les téléphones dernier cri et pourtant ses souvenirs ont une saveur bien particulière, que l'on ressent d'ailleurs dans son livre. Il arrive à transmettre ses émotions parce qu'elle sont bien ancrées en lui. S'il avait passé son temps à mitrailler le monde d'image peut-être aurait-il zappé quelques détails croustillants ?

Finalement, la fabrication des souvenirs n'est-elle pas plus importante que sa conservation ? Se souvenir du sourire de ceux qu'on aime quand on pose les valises et qu'on savoure l'arrivée dans un lieu plein de promesses ... bref vous l'aurez compris, ce livre donne envie de dire, entre autres  "vivement les vacances" !

Je remercie Babelio et Albin Michel pour cette jolie découverte !


Et puis, peut-être que ça vous paraîtra un raccourci facile mais cette citation a le mérite de trouver sa place juste comme il faut pour ce livre




« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir… et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. » 


Bon lundi les amis !





Quelques infos sur l'auteur




Jacques Expert est directeur des programmes de la chaîne Paris Première. Il a été grand reporter à France Inter et France Info pendant quatorze ans et a couvert un grand nombre de faits-divers célèbres qui l'ont amené à s'intéresser à ces femmes qui partagent leur vie avec des meurtriers ou des violeurs, sans le savoir, ou sans vouloir se l'avouer.

"La Femme du monstre", fruit d'une longue enquête, est son premier roman, paru en 2007. Suivront notamment "La théorie des six" (2008), "Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils" (2010) qui a été adapté à la télévision par Pierre Aknine en 2013, "Adieu" (2011) et "Qui?" (2013).

Il est l'époux de Valérie Expert.

jeudi 15 juin 2017

Elijah




Détails :

Auteur : Noël Boudou
Nombre de pages : 270
Editions : Flamant noir
Genre : Thriller


Résumé :
ELIJAH. C'est le prénom de mon petit frère. Celui que je lui ai choisi quand on me l'a mis dans les bras. Il est né alors que la violence était devenue une routine à la maison. Mon ivrogne de père terrorisait tout le monde et nous frappait tous les jours, ma mère et moi, sans que personne ne l'en empêche. Jusqu'à ce fameux soir... Quand j'ai eu dix-huit ans. J'ai attendu qu'il soit ivre à nouveau et je l'ai égorgé de sang-froid dans la cave. Hélas, ma mère venait de mourir sous ses coups en me laissant un petit frère pas comme les autres : ELIJAH . Aujourd'hui, il a dix ans et il est handicapé. Je m'occupe de lui depuis sa naissance, je sais mieux que quiconque ce dont il a besoin. Il est mon unique raison de vivre. Ensemble on est plus forts que tout, rien ne peut nous séparer. Mais un jour ILS sont venus chez moi pour le kidnapper. Qui sont ces hommes ? Pourquoi cet enlèvement ? C'est depuis ce moment-là que j'ai perdu toute raison. Je suis devenu un monstre. Comme eux. La traque pour retrouver ELIJAH , qui ne survivra pas longtemps sans moi, a commencé...



Mon avis :
Noir, c'est noir !



La couleur dominante, vous l'aurez compris, c'est un noir bien bien foncé avec tous les adjectifs possibles et imaginables capables de vous décrire ce qu'est le NOIR !


C'est percutant de démarrer un roman avec un événement tragique capable de vous retourner sans que vous vous en aperceviez !


Et si Noël Boudou s'était arrêté là...

Mais non !


Tout au long du récit on traversera les routes sinueuses empruntées par le protagoniste, Gabriel. Ce n'est pas mon genre de lecture de prédilection alors autant vous dire que j'avais un peu la trouille en démarrant ma lecture.


Cependant, très rapidement je me suis accrochée à Gabriel et Elijah. C'est plutôt "normal" pour Elijah car il n'a rien demandé et il ne peut malheureusement rien faire sans Gabriel alors on a aussi envie de le protéger. Mais Gabriel, c'est un attachement différent et si à différents moments l'envie de juger ses actes est forte, à d'autres moments ces mêmes actes posent questions et m'ont fait réfléchir. Je ne cautionne pas la violence, loin de là, mais je me suis notamment demandé ce qu'on fait des enfants qui tombent sur de mauvais parents ? Comment on le gère ? Comment on peut aider ?


Ce livre bousculera votre esprit c'est obligé !


Un gamin qui subit des violences reste forcément marqué alors comment renouer avec une vie normale quand rien ne va dans le sens que l'on souhaite ?


Gabriel est aux antipodes de son homologue l'ange et pourtant il poursuivra son seul et unique objectif et le gardera bien en tête à chaque instant même aux sombres heures de sa vie. Son frère c'est toute sa vie !


Et puis, telle une flamme qui s'allume dans la nuit, la vie reprend doucement une place et apporte avec elle l'amour et la tendresse qui ont tant manqués à Gabriel.


J'ai trouvé ce premier roman réussi, même très brillamment réussi. Il est plus que sombre et l'auteur ne mâche pas ses mots, il y va très fort et n'utilise pas de métaphores pour transmettre son message. Et ça fonctionne super bien car je n'ai pas pu lâcher le livre avant de l'avoir fini. J'ai d'autant plus été touchée car le sujet des violences familiales notamment celles faites aux femmes et aux enfants est un sujet pour lequel il faut lever les peurs et parler. La société doit avancer alors je trouve remarquable que de tels romans puissent donner lieu à discussion.


Le sujet des discriminations liées au handicap fait aussi partie intégrante de cet ouvrage et tout est amené pour que le lecteur sorte de sa lecture en se disant que l'auteur a eu raison d'être parfois hard dans ses propos. Il faut que ça tilte en face !


Le tout mis ensemble avec un phrasé unique, parfois violent mais très efficace, que les sentiments plus doux ne soit pas occultés et que peut-être au bout de l'histoire le bien triomphe, d'une certaine manière me fait penser que le message de Noël Boudou est passé.


J'espère qu'Elijah vous marquera autant qu'il m'a marqué !


Un livre coup de cœur !



Quelques infos sur l'auteur



  Noël Boudou-Pergay est nouvelliste et romancier.

Il a travaillé pendant quinze ans au CHU de Limoges. Il travaille aujourd’hui à domicile avec des personnes âgées ou handicapées.

"Elijah", son premier thriller, a été publié en 2017.

Père d'une petite fille, il est également musicien et chanteur.




mardi 13 juin 2017

Aux vents mauvais




Détails :

Auteur : Elena Piacentini
Nombre de pages : 392
Editions : Au-delà du raisonnable
Genre : Policier


Résumé :
Dans les caves d’une maison en démolition, la découverte d’un corps en position de gisant permet à Leoni de rouvrir un dossier de disparition.  Loin de Lille, les germes de la haine ont pris racine et tant pis pour l’illusion d’une campagne paisible. Le Corse est aspiré dans cette enquête avec le sentiment de perdre le contrôle des événements. Il n’est pas le seul, le lieutenant Thierry Muissen vacille et les destins des uns et des autres tourbillonnent, brassés entre passé et présent, à la merci d’un souffle puissant comme celui qui arracha Jean-Toussaint à sa terre et aux bras de Mamilouise pour le précipiter dans ceux de Marie-Eve. Que restera-t-il d’eux quand le rugissement des vents mauvais se sera tu ?



Mon avis :
Lorsque que régulièrement je vois passer des titres et le nom de l'auteur sur les réseaux, mon instinct me dit qu'il faut que je m'y arrête !



C'est notamment chose faite avec Elena Piacentini.


Ma petite touche d'originalité réside dans le fait que je commence à découvrir cette auteure par son dernier ouvrage, donc pas de comparaison possible.Mais j'ai la sensation que ça ne sera pas gênant.


On découvre donc qu'une jeune femme, Jessica, est décédée dans des circonstances étranges. L'enquête va démarrer et je me suis vite rendue compte que les personnages auront tous une place particulière. J'ai pensé que Pierre-Arsène Leoni serait celui qui tiendrait le rôle principal mais au fil de ma lecture, il n'en est rien. On va tour à tour découvrir que chacun aura son importance et surtout apportera des détails supplémentaires, ce qui construira l'intrigue.


Cette intrigue nous emmènera à Lille, en Corse et puis aussi sur l'île de la Réunion. Elena Piacentini évoque dans cet ouvrage un événement historique assez méconnu, celui de l'adoption d'enfant de la Réunion pour "repeupler" la métropole. (en cliquant ici, vous en saurez plus sur cet événement). Le racisme est aussi un thème prédominant dans le livre.


J'ai surement eu plus de mal à m'attacher à certains personnages du fait que je ne les connaissais pas mais c'est aussi cela qui donne envie de découvrir les ouvrages précédents.


L'écriture et le vocabulaire utilisés sont vraiment riches et confèrent au roman une stature de pointure en la matière ! En effet, l'auteure ne va pas dans tous les sens, elle explique et raconte de manière précise tout en étayant les sentiments de chacun mais laisse aussi au lecteur le soin de s'approprier chaque protagoniste en glissant quelques mystères.


C'est une belle découverte pour moi, un policier qui change et qui interpelle sur des sujets qui ont été ou qui sont d'actualité.







Quelques infos sur l'auteur



Elena Piacentini est une auteur de polars née en Corse, durant le dernier tiers du vingtième siècle. Elle y a passé toute son enfance et son adolescence, entre le maquis et les bras de sa grand-mère. L'une et l'autre lui ont appris le goût de la liberté, de la sincérité et de la pugnacité.

Ses études supérieures et sa vie professionnelle l'obligent à traverser la Méditerranée pour un périple toujours plus septentrional. Nice, puis la Normandie, Paris, et enfin Lille, où elle s'installe définitivement (si tant est que ce mot fasse partie de son vocabulaire) en 2003.

lundi 12 juin 2017

Celui d'après




Détails :

Auteur : Jessica Cymerman
Nombre de pages : 187
Editions : Charleston
Genre : Contemporain


Résumé :
Jean et Anna, c'est le couple que tout le monde envie. Jeunes, beaux, follement amoureux, tout leur réussit. Le mariage est prévu, la route est tracée. Mais Jean meurt dans un accident. La vie de la jeune femme s'effondre. Les mois passent, le deuil se fait, petit à petit. Alors Anna décide qu'il faut qu'elle aille de l'avant. Et elle veut trouver l'homme parfait. Mais l'homme parfait, c'était Jean, et Jean, elle l'a perdu. Alors elle se met en tête de trouver son parfait sosie. Et quand elle rencontre Frédéric, sa vie va changer.



Mon avis :
Celui d'après...un titre attirant n'est-ce pas ?
Des ballons, une jeune femme, la Tour Eiffel en fond de couverture...plusieurs choses mettent la puce à l'oreille pour penser qu'il s'agit d'un roman joyeux.

Mais de puce, parlons-en ! Le sujet de ce roman est plutôt voire très délicat...comment surmonter le décès de son conjoint ? comment se reconstruire ensuite et réapprendre à aimer ! ?

Anna va vivre cette expérience, et nous avec en la suivant dans son parcours.
Parcours pour le moins original car il s'agit de trouver LE sosie parfait de Jean !

Une question parmi d'autres au cours de ma lecture : n'aurait-on pas oublié de dire à Anna que déjà la personne parfaite n'existe pas ?

J'ai trouvé ce livre plutôt très pétillant passé le moment du décès de Jean car Anna m'a emmenée dans des péripéties pour suivre ses idées relativement loufoques et parfois même très cocasses. Sur cette partie-là, je VALIDE !
Anna a su trouvé une voie, peut-être pas la plus rationnelle pour faire son deuil, mais c'est sa manière de faire... Il est compliqué de juger car que ferions-nous si cela nous arrivait ?

Mon petit bémol porte sur le comportement d'Anna. Elle m'a semblé à certains moments presque arrogante. Je pense que c'est loin d'être inutile car c'est certainement cela qui m'a fait rester jusqu'à la fin aussi. Si elle avait été toute sage et discrète, le livre aurait perdu du charme surement mais par moment elle est vraiment agaçante ;) . En réfléchissant, je me suis dit que c'était une façon de réagir qui lui a certainement permis d'aller de l'avant et de sortir d'une torpeur qui serait naturelle mais qui ne lui correspond pas.

Dans ce roman, j'ai aimé le côté un peu fantasque de la situation et plutôt que lire un livre triste et douloureux sur le deuil, finalement c'est le côté positif qui en ressort.

Quelques infos sur l'auteur

Journaliste à la plume prolifique et blogueuse pleine d’humour, Jessica Cymerman livre ses humeurs de mamans sur son blog Serial Mother.



Un livre :

mercredi 7 juin 2017

Les sortilèges de Cléopâtre



Cette semaine je vous emmène faire un tour en Egypte pour ma lecture jeunesse !



Détails :

Auteur : Jessica L. Nelson
Nombre de pages : 80
Editions : Leduc.s Jeunesse
Genre : Jeunesse


Résumé :
Cléopâtre a dix ans lorsqu'une série d'événements va la transformer à jamais : une grande soeur jalouse, un assassinat de sang froid, une nourrice pleine de secrets et un cobra dompté par sa seule volonté. Et voilà notre petite princesse égyptienne sur le chemin de son destin. Il sera « extraordinaire » !



Mon avis :
Nouveauté des éditions Leduc.S Jeunesse, la collection "Destins extraordinaires".



J'ai eu envie de découvrir cette collection et notamment cet ouvrage car Cléopâtre est une reine reconnue dans l'Histoire du monde.

Le livre est destiné à des enfants à partir de 9 ans. Il leur permet de découvrir un personnage historique sous une forme novatrice et ludique. En effet, le récit est à la première personne, il est donc très facile de se plonger le temps d'une lecture dans la peau d'une enfant de 10 ans à la destinée incroyable !





Cléopâtre nous raconte ainsi son histoire de manière romancée accompagnée de petites illustrations et de notes en bas de page pour ainsi permettre aux jeunes lecteurs d'enrichir son vocabulaire. Attention, il s'agit d'un passage de son enfance qui a été inventé par l'auteur car comme il est noté à la fin de l'ouvrage, peu de renseignements nous sont parvenus sur l'enfance de Cléopâtre.

En finissant la lecture, l'auteur nous propose quelques pages de la "vraie" histoire de cette Femme. Cela permet donc aux lecteurs de découvrir un roman tout en découvrant un personnage historique et ainsi peut-être révéler des passions pour l'Histoire.

Ce n'est pas un roman ennuyeux et ce n'est pas un roman donneur de leçons. C'est un roman passionnant qui je pense ravira les jeunes lecteurs curieux.

J'ai passé un très bon moment avec ce petit livre, il est clair, facile à lire, enrichissant car les mots compliqués ont leur explication, il est agrémenté de dessins et la narratrice parle aux enfants comme s'ils étaient avec elle dans une pièce à l'écouter.

Il est à la hauteur de ce que j'en attendais et réussira à atteindre un objectif essentiel de la littérature à mon sens : donner envie de lire aux enfants !



Quelques infos sur l'auteur



Jessica Louise Nelson est née le 14 juillet 1980 à Romans-sur-Isère, dans la Drôme.

Après un bac ES (mention Très Bien), elle se rend à Paris pour étudier. Admise à Sciences Po, elle suit un cursus qui la conduit notamment à se spécialiser en journalisme et image de marque (publicité).

Parallèlement, et puisqu'elle est passionnée de littérature, elle crée avec un petit groupe d'amis le site www.zone-litteraire.com.


La collection "Destins extraordinaires" c'est aussi d'autres ouvrages, n'hésitez pas à les découvrir en allant visiter leur site par


jeudi 1 juin 2017

La nuit, je mens






Détails :

Auteur : Cathy Galliègue
Nombre de pages : 217
Editions : Albin Michel
Genre : Contemporain


Résumé :
Mathilde pensait avoir rencontré l’homme de sa vie, Gaspard, un homme savoureux, presque parfait. Mais son premier amour, Guillaume, réapparaît la nuit, en songe… Il était parti si loin, depuis si longtemps, et Mathilde n’a jamais pu se résigner à son absence.
Au cœur de cet étrange ménage à trois qui s’installe, entre rêve et réalité, Mathilde se cherche : où est sa vie ? Dans le regret d’un amour défunt ou dans le présent qui lui tend les bras ?

Un premier roman étrange et poignant où Cathy Galliègue explore avec subtilité l’inconscient de nos sentiments, de nos désirs, de nos âmes en peine… Jusqu’aux frontières de la folie.



Mon avis :
Trouver les mots, trouver les mots, trouver les mots ...

Ecrire sur une lecture qu'on a aimé c'est comme grimper l'Everest, il faut du temps, de la patience pour arriver à toucher du doigt les bons mots pour les bonnes émotions et faire ressentir ce qui parfois n'est pas exprimable...

Je vais tenter de le faire pour ce livre.

J'ai eu un coup de cœur déjà pour la couverture. Toute en sobriété avec des couleurs percutantes et ce visage de femme, doux, fin mais qui garde les yeux fermés, est-ce pour mieux rêver ?

Le texte ensuite...

Envoutant dès les premières lignes, une histoire d'amour particulière et particulièrement dérangeante. Comment faire face à la perte de son premier amour, unilatéral soit dit en passant, qui n'a jamais été si présent que depuis son décès...? Mathilde veut cacher en elle ce démon car il faut faire face à la vie...mais la nuit offre aux vannes du barrage de l'imagination une formidable perspective d'ouverture et ainsi le torrent d'émotions peut nous embarquer avec lui. Le réveil est forcément dur !

Mathilde va remettre en cause sa vie et ses convictions pour trouver la clé d'un renouveau mais quel sera le prix à payer pour avancer ?

Ce roman est tout sauf un roman léger...il vous prend de surprise !
On s'attend à une histoire qui finira bien mais nous ne sommes pas dans un conte de fées.
On imagine que Mathilde va finir par revenir à la réalité et reprendre le cours de sa vie normalement...mais on est pas dans un roman feel good.

On est dans un roman qui vous prend aux tripes parce qu'on voudrait la sortir de là Mathilde, et puis Gaspard est juste adorable, il ne mérite pas ce qui se passe et puis la sœur jumelle de Mathilde non plus, et puis la dolce vita italienne nous laisse croire que tout ira bien / mieux... et puis on se prend en pleine face, d'un coup d'un seul, cette fin qui te laisse pantois devant ton livre et qui te rappelle que la vie, c'est un cadeau UNIQUE. Un cadeau, on en prend soin !

Cathy Galliègue m'a énormément touchée car derrière son écriture, se cache les fragilités de l'âme, celles que parfois on aime / souhaite cacher pour tenter d'avancer sans que les autres perçoivent ce petit quelque chose qui se tapit au fond de l'esprit mais qui vient titiller dès qu'on approche de la zone sensible.

C'est un livre que j'ai lu tranquillement, il fait réfléchir et parfois heurte le petit mur qu'on s'est construit mais est-on prêt à le laisser se casser pour de bon ? Je n'ai pas pu le lire en étant entourée de bruits comme ça peut m'arriver !

C'est un livre à lire la nuit en fait ! Et à digérer entouré de ceux qu'on aime pour pouvoir savourer et laisser agir les mots / le message de Cathy.

Partager son avis sur un coup de cœur c'est prendre le risque qu'il ne fasse pas le même effet sur un autre lecteur, mais ce n'est pas grave... je le prends avec plaisir !

Quelques infos sur l'auteur




L'interview de Cathy c'est par



Cathy Galliègue a fait de multiples métiers. Après avoir lancé
le blog littéraire Latoileciree.Wordpress.com, elle anime depuis
septembre 2016, sur la chaîne de télévision Guyane 1 ère , une
émission littéraire quotidienne intitulée « des livres et vous ».