vendredi 23 avril 2021

Face à la mer immense


Détails
 

Auteur : Lorraine Fouchet
Nombre de pages : 320 
Prix : 20 €
Edition : Héloïse d'Ormesson
Genre : Contemporain / Feel good


Résumé : 

En devenant romancière, Prune ignorait qu’elle serait aussi marieuse. Pourtant, grâce à l’un de ses livres, un couple va s’unir à Groix. Et elle est conviée à la noce. Elle qui s’était juré de ne plus remettre les pieds sur l’île accepte. Il est peut-être temps de cesser de fuir. Sur place, fuir sera de toute façon impossible : une tempête retient les bateaux à quai. Les invités vont devoir se supporter plus longtemps que prévu… advienne que pourra !
Que serait un mariage sans imprévus, petites vengeances familiales et rencontres sentimentales ? Certains sont là par affection, par politesse, ou pour ne pas dormir seuls. Mais cerné par la mer immense, chacun repartira transformé.

Mon avis :

Ile de Groix un jour, Ile de Groix toujours !

C'est dans cet état d'esprit que je retrouve Lorraine Fouchet et sa nouvelle histoire. Deux âmes initialement inconnues vont se découvrir par l'entremise d'un chat, Newton. Fleur et Merlin sont voisins donc amenés à se croiser régulièrement mais si le chat de Merlin n'avait pas joué à "Cupidon c'est toi qui y est", jamais nous n'aurions pu lire cette belle histoire.

Pour leur mariage à Groix, le couple a souhaité marquer les invités en offrant un cadeau à chacun. C'est ainsi que Prune entre en scène dans l'histoire et va se révéler une personne majeure dans le récit.

Un mariage à Groix ne peut que se finir bien mais attention aux péripéties entre le début et la fin de la journée. 

Et si le vent s’en mêle et décide de jouer avec les nerfs des invités, l'impression d'être sur des montagnes russes s'accentue.

Qui dit mariage, dit famille, dit amis et avec les péripéties qui vont surgir, mémorable sera l’adjectif adéquat pour cet événement ! 

Lorraine Fouchet emmène régulièrement ses lecteurs dans son antre favorite et chaque fois, l’île de Groix fait son petit effet magique. 

Une histoire qui fait du bien parce qu’elle est remplie de bienveillance, d’émotions positives, de résilience et que les personnages sont humbles tout en gardant chacun leur singularité. 

Sur l’île les secrets ne restent pas longtemps secrets. Ce mariage c'est aussi l'occasion de renouer ou résoudre des problèmes.

Ce roman est écrit avec dynamisme et l’auteure partage son émotion simplement, aussi l’empathie est spontanée. Un récit qui a tout pour plaire car ses thèmes sont variés, d’actualité et donnent à voir une représentation optimiste de notre société, pile ce dont nous avons besoin actuellement !

Merci Babelio pour cette masse critique et les éditions Héloïse d'Ormesson pour ce joli livre. ET UN GRAND MERCI à Lorraine Fouchet pour la sympathique dédicace.

 


vendredi 16 avril 2021

La fortune sourit aux disparus



Détails 

Auteur : Stephen Spotswood
Traduction : Estelle Roudet
Nombre de pages : 464
Edition : Calmann Levy
Genre : Cosy mystery


Résumé : 
New York, 1946. Lillian Pentecost, la détective privée la plus renommée de Manhattan, n'est plus toute jeune et a besoin d'un allié digne de ce nom. Le hasard fait qu'elle croise la route d'une certaine Willowjean Parker, une petite fugitive travaillant dans un cirque, capable de manier les couteaux comme personne.
Willowjean ne peut décliner le salaire mirobolant que Ms. Pentecost lui offre pour mener les enquêtes en tandem. A peine embauchée, elle se voit embarquée dans une mission délicate pour élucider le meurtre d'une jeune veuve de la haute société, retrouvée morte chez elle après une consultation avec une voyante. L'arme du crime : la boule de cristal...
Décor délicieusement rétro, enquête endiablée et duo de femmes irrésistible. Du cosy crime vintage addictif 

Mon avis :

Cette semaine, place au cosy mystery ! Un style qui tend à s’imposer de plus en plus. Ces romans sont à la croisée entre le livre qui détend et l’enquête qui surprend. 

Stephen Spotswood nous propose de découvrir son héroïne, Lilian Pentecost, détective renommée de Manhattan. Elle vieillit et doit trouver la personne digne de la remplacer. 

C’est par hasard ou presque qu’elle fera la connaissance de Willojean Parker, jeune fille un brin sauvage qui travaillait dans un cirque. Lilian Pentecost a vu en elle de grandes capacités et lui a ainsi proposé un beau salaire pour qu'elle vienne la rejoindre.

Entre elles, le courant va passer très vite et faire naître une complicité professionnelle et amicale. Willojean va s'occuper de sa patronne comme jamais personne ne l'avait fait et Lilian tiendra un rôle proche de celui d'une mère pour Willojean.

Ce premier opus va nous démontrer qu’en matière de résolution de crime, il faut avoir autant d’intelligence que de forme physique. C'est également en cela que le binôme fonctionne parfaitement. Chacune met en avant ses capacités et faire progresser les recherches. Elles n'ont quasiment pas de secrets l'une pour l'autre et parfois un simple regard suffit à dire les choses.

Leur mission pour cette fois : résoudre l’énigme du meurtre d’une jeune femme de la haute société, tuée par une boule de cristal. Oui, c'est bien une boule de cristal qui semble l'arme du crime vous ne rêvez pas. Il y a autant de suspects qu'il y a de chances de se faire tuer par une boule de cristal alors aucun détail ne peut être laissé de côté.

Nous sommes juste après la fin de la Seconde guerre mondiale, tout est à réinventer ! Ce roman est une escapade plutôt très agréable dans l’Amérique des années 40-50, le décor est décrit avec précision et l’aspect vintage des personnages, font que l’attachement est rapide. L'auteur a su captiver son lectorat par le biais de descriptions qui ne paraissent pas trop longues et surtout qui apportent des éléments à l'enquête. 

Déambuler dans New York et imaginer les différentes issues pour cette enquête en compagnie des deux héroïnes semble aisé, mais une fois n’est pas coutume, attention aux apparences ! Elles sont diablement trompeuses quand on ne regarde pas au bon endroit.

Mais ainsi vous n’aurez qu’une seule ambition : trouver avant elles, le ou la coupable. 

Une histoire peu conventionnelle, des personnages atypiques, une époque riche et le tour est joué pour que cette lecture soit un excellent moment de pause dans le quotidien !

Merci Babelio et les éditions Calmann Levy pour cette opération masse critique très intéressante !

 

lundi 5 avril 2021

Ca me pèse


Détails 

Auteur : Smaïn Laacher 
Nombre de pages : 144
Edition : L'aube
Genre : Témoignage / Sociologie


Résumé : 
«Je ne me suis jamais mise nue devant un homme, déshabillée devant un homme. Jamais, jamais, jamais.?»
Dans cet ouvrage, le sociologue Smaïn Laacher dialogue avec deux femmes – une mère et sa fille. Elles sont toutes les deux obèses. Elles vont se raconter à lui avec sincérité et pudeur. Comment vivent-elles le regard d'autrui dans l'espace public? Comment parlent-elles de leur sexualité? Comment ont-elles vécu leur scolarité? Comment se projettent-elles dans le futur et dans leur vie familiale? Dans une société où tout serait affaire de volonté, Smaïn Laacher propose un livre riche d'enseignements sur la place de l'obésité dans les discours et la vie quotidienne.
Smaïn Laacher est sociologue, professeur de sociologie à l'université de Strasbourg.

Mon avis : 

J'ai choisi ce livre lors de l'opération masse critique de Babelio parce que le sujet me touche de près. Je suis moi-même obèse et voir la frayeur que ce mot suggère donne à réfléchir.

J'avais donc envie de voir quel avis, quels sentiments sortaient de cet ouvrage. Il ne s'agit pas d'un essai à proprement parler car l'auteur a plutôt choisi d'ouvrir le texte sur le témoignage de deux femmes. Une mère et une fille. 45 ans et 25 ans.

Le contexte est posé, prêt pour être lu et intégré.

Et ce que j'ai lu m'a amené à douter. 

J'ai découvert un univers loin de moi en fait. Oui je partage cette situation de poids embarrassant car effectivement si j'avais eu le choix je n'aurai pas pris les kilos en trop dans les options, je n'ai surement pas assez lu les petites lignes lors du contrat d'arrivée sur Terre ;). 

Mais ce qui est évoqué dans ce texte ne me correspond pas vraiment. Je n'ai jamais eu honte de mon corps. Pourtant j'aurai pu, je suis la seule maintenant parmi mes sœurs à avoir ce souci-là. J'ai subi les moqueries et compagnie mais jamais je ne me suis dit que j'étais juste un corps. Et c'est surement grâce à cette pensée, entre autres, que j'ai pu avancer et choisir ma vie.

Alors ce texte est éclairant car forcément on est tous différents donc tous avec des sensations aussi diverses que variées. Explorer ce que ces femmes expriment est difficile car au travers de leurs mots, j'ai eu la sensation qu'elles n'existaient que parce qu'elles étaient grosses et que jamais elles ne se sont dit qu'elles pouvaient bien réussir leur vie par ce qu'elles sont elles en tant qu'individu sans balance dans la tête. La fille semble un peu plus moderne dans son approche mais reste proche de sa mère dans certains domaines.

Les témoignages laissent paraître une réalité bien sombre par-rapport à ce problème de société et en ressortant de ma lecture, j'ai pris peur. Peur que rien ne change jamais, peur que personne ne prenne en considération les évolutions environnementales, peur que les gens restent dans leurs idées préconçues, peur que les gros deviennent tous maigres, peur que les maigres deviennent tous gros.

Un sentiment que j'ai vite laissé de côté car j'ai resitué l'ouvrage dans son contexte : un témoignage à un instant précis et non pas une généralité.

Un livre que j'apprécie avoir découvert car il met en avant d'autres pensées que la mienne et ça fait du bien parfois de confronter son avis à d'autres sur ce sujet.