jeudi 20 octobre 2016

Ma part de gaulois

Changement d'aventure...

Cet été j'ai eu la chance de faire partie d'une incroyable aventure, celle des explorateurs de la rentrée littéraire pour le site lecteurs.com


J'ai donc d'abord découvert :





Détails :

Auteur : Magyd Cherfi
Nombre de pages : 272
Editions : Actes Sud
Genre : Contemporain


Résumé :
C’est l’année du baccalauréat pour Magyd, petit Beur de la rue Raphaël, quartiers nord de Toulouse. Une formalité pour les Français, un événement sis mi que pour l’“indigène”. Pensez donc, le premier bac arabe de la cité. Le bout d’un tunnel, l’apogée d’un long bras de fer avec la fatalité, sous l’incessante pres sion énamourée de la toute-puissante mère et les quolibets goguenards de la bande. Parce qu’il ne fait pas bon pas ser pour un “intello” après l’école, dans la périphérie du “vivre ensemble” – Magyd et ses inséparables, Samir le militant et Momo l’artiste de la tchatche, en font l’expérience au quotidien.
Entre soutien scolaire aux plus jeunes et soutien mo ral aux fi lles cadenassées, une génération joue les grands frères et les ambassadeurs entre familles et société, tout en se cherchant des perspectives d’avenir exaltantes. Avec en fond sonore les rumeurs accompa gnant l’arrivée au pouvoir de Mitterrand, cette chro nique pas dupe d’un triomphe annoncé à l’arrière-goût doux-amer capture un rendez-vous manqué, celui de la France et de ses banlieues.
Avec gravité et autodérision,
Ma part de Gaulois raconte les chantiers permanents de l’identité et les impasses de la république. Souvenir vif et brûlant d’une réalité qui persiste, boite, bégaie, incarné par une voix unique, énergie et lucidité intactes. Mix solaire de rage et de jubilation, Magyd Cherfi est ce produit made in France authentique et hors normes : nos quatre vérités à lui tout seul !
“Dire que j’écris me gêne, complexe d’ancien pauvre, d’ex-fils-d’immigré, d’épisodique schizophrène car j’suis devenu français. J’ai du mal à écrire car je m’écris et m’écrire c’est saisir une plaie par les deux bouts et l’écarter un peu plus. La plume m’a séparé de mes compagnons d’infortune, tous ces « Mohamed » de ma banlieue nord hachés menus par une société qui a rêvé d’un « vivre ensemble » sans en payer le prix. Je raconte une fêlure identitaire, un rendezvous manqué. C’était l’année 1981, la gauche arrivait au pouvoir la besace pleine de l’amour des hommes et les premiers Beurs accédaient au bac. Le bac, une anecdote pour les Blancs, un exploit pour l’indigène. Tout était réuni pour cette égalité des droits tant chérie. La promesse d’une fraternité vraie semblait frémir.
Pourtant la rencontre de la France et de sa banlieue n’a pas eu lieu, elle n’a toujours pas vu la lumière car l’exception française persiste, celle d’être français et de devoir le devenir…”
M. C.


Mon avis (attention, pour lecteurs.com nous devions faire une pause à la page 100 pour donner notre ressenti, je laisse donc mon avis tel que je l'ai présenté pour le site) :

Rendez-vous de la page 100 : 

J'ai commencé ce livre en découvrant que l'auteur était connu aussi pour les chansons de Zebda. Bizarrement, je m'attendais donc à un livre léger, plutôt marrant... Ce n'est pas tout à fait le cas puisqu'on entre dans la vie d'une famille, celle de Magyd qui oscille entre insouciance, prise de conscience de la difficulté de la vie en cité, de ses origines.
J'aime pour l'instant son style plutôt attachant, ses propos limpides et son phrasé clair. J'ai la sensation d'entendre l'accent des gens du Sud en lisant son livre et je me plonge avec délice dans ses souvenirs.
On y trouve de la nostalgie, de l'humour, de l'amour et des sentiments profonds qui surgissent parfois quand on s'y attend le moins



Mon avis global :
 


En recevant ce livre, j'ai découvert que l'auteur était "connu" puisqu'il était parolier du groupe Zebda dont évidemment certaines chansons me sont revenues en tête. J'ai entamé la lecture en ayant l'esprit bien ouvert car je ne savais pas à quoi m'attendre. On peut être bon parolier mais avoir plus de mal pour écrire un bon roman.

Je me suis surprise à accrocher dès les premières pages. Je trouvais les phrases bien écrites et un style plutôt dynamique. Parcourir la vie du jeune Magyd c'est entrer dans une culture que je ne connais pas ou très peu, c'est entrer dans un univers où les valeurs sont parfois différentes des miennes, où la place de la femme reste à inventer.

Magyd est un jeune homme plutôt dévoué à la cause sociale, il veut aider tout le monde et donc tout le monde veut connaître Magyd. Sauf évidemment les jeunes un peu rebelles de sa cité. Eux ils ne veulent rien changer, ils ne veulent pas que les jeunes femmes gagnent plus d'autonomie, ils ne veulent pas que Magyd aide les familles. La ténacité et l'audace de Magyd seront salutaires. Il évoque souvent sa mère, qui attend de lui le miracle, celui d'obtenir son bac. Pour toute la cité, si Magyd obtient ce bac c'est un peu toute la cité qui l'aura obtenu. Il sera la fierté de ses pairs, la pression est énorme !

J'ai aimé ce livre car il n'est pas un jugement sur ce qui peut se passer en France, il n'est pas un moratoire pour une cause ou une autre. Il est juste un regard, un constat sur une époque, sur des habitudes, des mœurs, une culture.

C'est un livre digne d'intérêt car il est écrit simplement, franchement et avec humilité. Magyd voudrait sauver tout le monde, il a du mal à digérer certains actes de ses amis, notamment lorsque Samir donne une claque à leur amie. Il se veut le porte-parole d'une nouvelle génération, celle qui s'est affranchie de la culture de leurs ancêtres et qui considère que la femme est l'égale de l'homme. Il se rend compte que la bataille sera rude et qu'il ne pourra pas changer la face du monde tout seul.

Je trouve que c'est fort de vouloir changer une culture et avoir des idéaux complètement différents de sa famille. Il faut en vouloir et tenir bon. C'est cette volonté et cette force de caractère que je salue dans l'ouvrage de Magyd Cherfi.

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