Détails :
Auteur : Aure Atika
Nombre de pages : 208
Editions : Fayard
Genre : Contemporain / Témoignage
Résumé :
« J’ai aimé ma mère, follement. Je l’ai cajolée, protégée. Je lui chantais des comptines de couleur, bleue, ou rose selon l’humeur, pour la rassurer. Je l’épaulais lors de ses chagrins d’amour, j’assistais, déboussolée, à ses crises de manque. J’étais parfois la mère de ma mère… Pourtant, je l’admirais plus que quiconque, je ne l’aurais à aucun moment échangé contre une autre. Maman, elle n’avait pas peur de se bagarrer avec ses pieds et ses mains, ni de claquer la porte aux nez de ses amants. Maman, elle partait en pleine nuit faire la fête, elle m’emmenait dans des dîners de grands en plein Saint-Germain des Prés, à la Coupole ou au Flore, alors que nous vivions dans de petits appartements faits de bric et de broc. Ma mère était bohème. Elle était mon ciel et ma terre. Elle était mon Ode. Tout un poème. »
Mon avis :
Nous y voilà !
Ecrire mon avis sur ce livre ne s'est pas fait en un jour...j'y pense, et j'y repense et sans cesse je modifie les mots pour trouver ceux qui seront les plus justes.
Mais l'envie de partager ce livre avec vous reste omniprésente alors on y va !
J'ai lu ce livre dans le cadre des 68 premières fois (découvrir les premiers romans des rentrées de janvier et septembre). Je "connaissais" Aure Atika par le biais de ses films mais je ne savais rien ou très peu de choses sur elle. J'aime beaucoup son jeu d'actrice mais allais-je aimer sa plume d'écrivain ?
Lorsqu'un acteur s'essaie à l'écriture j'ai toujours un peu de méfiance. Non pas que l'humain ne soit pas doué pour plusieurs choses mais plutôt par peur de lire un ouvrage totalement narcissique qui au final ne soit porteur de richesse particulière...
Lorsqu'un acteur s'essaie à l'écriture j'ai toujours un peu de méfiance. Non pas que l'humain ne soit pas doué pour plusieurs choses mais plutôt par peur de lire un ouvrage totalement narcissique qui au final ne soit porteur de richesse particulière...
Je trouve qu'elle transmet par son regard une profondeur qui donne envie d'y plonger...ce ressenti je peux l'écrire depuis que je l'ai rencontrée au salon du livre à Vannes et où j'ai pu l'observer aussi avec d'autres personnes en attendant mon tour et ensuite en discutant un peu avec elle. C'est une personne charmante et pétillante.
En regardant la couverture, j'avais la sensation que la femme présente qui tient son enfant sur ses épaules, nous disait "gare à celui ou celle qui touchera à cet enfant". Et ce petit visage enfantin est tellement prometteur.
Ce livre proposé par Aure Atika est tout sauf ça...il est empreint de sensibilité, de hargne et de courage aussi. J'ai ressenti tout au long de ma lecture comme un soulagement pour l'auteure de pouvoir poser des mots sur des moments-clés de sa vie. Ce n'est pas écrit comme un "défouloir" mais bien plutôt comme une transmission de vies. La narration se fait tour à tour par une écriture presque d'enfant et puis la femme adulte vient poser un regard avec le recul nécessaire pour avoir su apprendre de cette vie avec sa maman.
Je trouve ça formidable d'avoir pu écrire sur une relation tellement compliquée qu'est la relation mère-fille. Les mots utilisés ne sont pas là pour juger ni refaire un passé, ils sont posés parce que la vie était comme ça. Le fait que l'on ressente aussi la distance mise entre l'enfant et la femme adulte permet de s'approprier un peu plus Ode, cette mère qui peut tout et son contraire.
Cette relation est singulière car rien n'est acquis ni formaté...la vie va et vient. La maman devient l'enfant et inversement. Les folles nuits parisiennes succèdent aux folles nuits tourmentées par le manque. La fusion de certains jours laisse place à l'indifférence sans formalisme, sans que cela porte préjudice à ces sentiments profondément ancrés en elle.
J'ai retenu ce passage comme un passage marquant et qui justifie ce besoin d'écrire : « Aujourd'hui, tout de suite, j'en ai besoin. J'ai besoin de savoir que je viens de là et que ce chaos, ces imprévus, ces éclats sont toujours possibles. J'ai besoin de la faire vivre. Sans cela, je ne peux pas survivre ni continuer".
J'ai été véritablement touchée, émue par cet ouvrage...il est aussi un signe que l'écriture c'est la vie !
Quelques infos sur l'auteur
Aure Atika est comédienne, scénariste et réalisatrice. Elle oscille entre films d’auteur (Jacques Audiard, Abdellatif Kechiche, ou Stéphane Brizé) et productions grand public (La Vérité si je mens, ou OSS 117). Mon ciel et ma terre est son premier roman.