vendredi 30 mars 2018

Si j'avais un perroquet je l'appellerais Jean-Guy (parceque Coco c'est déjà pris)




Détails :

Auteur : Blandine Chabot
Nombre de pages : 288
Editions : Le Cherche Midi
Genre : Contemporain


Résumé :
C’est dans un roman de Françoise Sagan emprunté à la bibliothèque que Catherine, jeune enseignante de français, trouve un marque-page bien particulier : le nom d’un homme – Jean-Philippe – et son numéro de téléphone, suivi de l’invitation « Appelle quand tu veux ». Célibataire mais aussi anéantie par sa dernière relation amoureuse, Catherine se lance dans un projet que son amie Margaux situe « à mi-chemin entre le plus fou des désespoirs et le plus admirable des espoirs ». Appeler ce Jean-Philippe. Si j’avais un perroquet je l’appellerais Jean-Guy (parce que Coco c’est déjà pris), c’est l’histoire d’une rencontre improbable, d’un chat nommé Luc, d’une collection de miroirs, d’une Bénédicte aux cheveux roux, d’une impératrice russe et d’une profonde aversion pour les chemises à manches courtes.




Mon avis :
Après deux lectures chargées en émotions il me fallait une lecture plus simple, plus "détente".

Je suis donc partie à la découverte de Catherine, jeune prof. Elle découvre un jour un marque-page dans un livre et ne sait si elle doit oser répondre à l'appel de cet inconnu qui a noté son numéro de téléphone dessus...

Et puis un jour elle ose et se lance à l'aventure. Aventure un peu farfelue par moment où l'on peine à reconnaître Catherine mais pourtant je voudrais bien parfois être comme elle, oser et réfléchir après.

La découverte de ce marque-pages abandonné va finalement changer et bouleverser la vie de Catherine et nous apprendrons à la connaître au travers de cette aventure, à la fois banale (ils se rencontrent etc...) mais aussi originale car il aura fallu une dose d'audace à notre personnage central pour se lancer.

Je misais beaucoup sur ma lecture pour sourire voire rire, me détendre et ne pas me prendre la tête. Au début du récit c'est ce que j'ai ressenti, Catherine est plutôt dynamique et l'on sent une jeune femme moderne en elle.

Et puis j'ai eu un moment de flottement car finalement le ton du livre est décalé et on a donc des scènes plus ou moins sans rapport parfois. A ce moment-là j'ai du relire des passages pour rentrer vraiment dans l'histoire.

Finalement c'est un roman qui est très bien écrit mais pour le lire il m'a fallu plus de réflexion que j'imaginais et je suis ressortie de ma lecture un peu mitigée.

J'ai trouvé l'écriture vraiment très bien et c'est ce qui permet aussi de lire rapidement le livre mais il m'a manqué quelque chose dans le fond pour être totalement empathique vis à vis de Catherine et de ce qui lui arrive.

Je me suis dit aussi que ce livre n'était pas fait pour faire réfléchir de manière intense et donc qu'il me fallait aussi mettre un bémol dans mon ressenti, peut-être pas le bon moment vraiment pour le découvrir.

Par contre, si vous recherchez une lecture plutôt rapide, "calme" et plutôt feel-good, lancez-vous dans ce roman sans hésiter et lâchez-prise !

Je remercie Le Cherche Midi et Babelio pour cette découverte.







mardi 27 mars 2018

Les déraisons




Détails :
Auteur : Odile d'Oultremont
Nombre de pages : 216
Editions : de l'Observatoire
Genre : Contemporain


Résumé :
La vie d'Adrien et Louise est un chaos enchanteur. Méritant et réservé, il travaille pour assurer leur quotidien. Ouvrière qualifiée de l'imaginaire, elle désaxe la réalité pour illuminer leur ordinaire.
Leur équilibre amoureux est bouleversé le jour où l'agenda stratégique de l'employeur d'Adrien coïncide avec la découverte de tumeurs dans les poumons de sa femme.



Mon avis :
Certains livres provoquent des doutes !
Des doutes parce qu'il n'est pas si facile de dire "j'aime ou j'aime pas" quand on a oscillé entre le rêve et la réalité.

Adrien, j'aime pas son quotidien...trop rempli d'impersonnalité, de mépris, d'incohérence. Et pourtant lui il arrive à y trouver un certain plaisir...j'ai saisi certains de ses arguments mais d'autres m'ont semblé trop en surface, comme s'il n'avait pas de poids dans sa vie, comme s'il ne pouvait rien changer lui dans son quotidien et qu'il acceptait sans rien dire, tout lui glisse dessus en fait.

Louise, j'aime pas non plus son quotidien...quand la maladie s'invite dans sa vie c'est pas drôle ! Mais Louise a une corde à son arc, celle de la fantaisie. Et ça j'aime bien, je crois que j'aurai même été capable d'aller encore plus loin dans l'écriture si c'était possible.

Ce premier roman ressemble à d'autres romans contemporains où l'imaginaire prend le dessus sur la vraie vie. Surement parce que parfois il est bien plus simple de poser des mots et de poser des idées farfelues sur ce qui arrive pour de vrai et qui est noir et trop sombre.

Les déraisons est un roman qui se lit bien si on rentre tout de suite dans l'esprit de Louise et qu'on accepte de voir le côté fantaisie. Si jamais on y voit seulement ce qui est moche et dégueulasse de la maladie alors ce sera compliqué de voir que Louise est une femme forte et courageuse.

L'auteure propose un ouvrage dans la veine de "En attendant Bojangles" mais je trouve qu'elle a gardé un soupcon de "trop de réalité".

Peut-être que c'est pour éviter au lecteur de perdre pied complètement entre Adrien et Louise et donc voir ce lien ténu entre leurs perceptions individuelles de la vie ?!

J'ai trouvé ce livre très intéressant dans la narration entre les deux personnages principaux car ils sont piliers l'un et l'autre dans cet ouvrage mais chacun à leur manière. Louise est bien plus expressive finalement et bien plus ouverte aux mots qui pourraient fâchés habituellement alors que Adrien reste en "observateur" je trouve.

C'est un roman à découvrir en laissant votre esprit s'ouvrir à la fantaisie !

Quelques infos sur l'auteur


Odile d’Oultremont est scénariste et réalisatrice. Les Déraisons est son premier roman.
 Elle est l’épouse De Stéphane de Groodt pour qui elle co-écrivait ses chroniques à Canal +








jeudi 22 mars 2018

Rien de ce qui est humain n'est honteux






Détails :

Auteur : Marianne Vic
Nombre de pages : 260
Editions : Fayard
Genre : Contemporain


Résumé :
« Questionnaire de Proust : quel est le comble du malheur ?
- La solitude, répondait Yves Saint Laurent.
La solitude, c’est la souffrance partagée des enfants tristes, nés par accident. Nous passions notre temps à tenter d’intéresser nos mères, en vain. Seul mon oncle y est parvenu en devenant célèbre ; il habilla les femmes pour habiller sa mère. »
Chaque famille a ses drames et ses secrets. Dans celle d’Yves Saint Laurent, ce sont les femmes qui subissent et qui savent sans dire. Des mensonges devenus légendes, pour tenter de déguiser la honte sans jamais l’effacer.
C’est par la littérature que la narratrice conjurera le destin. Il faut revenir là où tout a commencé et traverser l’enfance, pour mettre à nu ces femmes que son oncle voulait tant rhabiller.
Depuis le sud misérable de l’Espagne du xixe siècle jusqu’au Paris des arts et de la couture, en passant par l’Algérie française, la narratrice raconte comment l’on s’extrait des mécaniques du drame. Un roman poignant des origines.



Mon avis :
S'il y a un milieu que je connais très très peu, c'est bien celui de la mode !
Pas encore assez proche de la réalité pour moi. C'est tout le problème de ne pas rentrer dans les normes...


Ceci dit ce n'est pas le propos originel du livre et donc de mon avis, juste pour préciser que je maîtrise un peu mieux la littérature que la mode ;) .

Et puis Marianne Vic n'est pas là pour nous raconter le faste et le majestueux de la vie de Yves Saint Laurent and co.

Marianne Vic, nièce et filleule du célèbre couturier, a plutôt besoin de poser pour nous ce qui a fait son parcours de vie, comment elle a vécu dans cette famille hors des standards imaginés. Mais lorsque les apparences, et en l'occurrence les robes, les masques et tout le reste tombent, que devons-nous en faire ?

Il reste un témoignage qui va creuser dans les failles de ce que chacun, ou plutôt chacune, a voulu enfouir au plus profond de l'histoire familiale. Comment la famille Saint Laurent aurait pu bâtir un petit empire sur une histoire remplie de drames !?

Mais je vous le mets dans le mille, l'époque décrite par Marianne n'a finalement rien à envier à la nôtre où le moindre geste déplacé est décrypté. Elle nous évoque des années d'un autre siècle en fait. Celui où finalement ce n'était pas si grave et parfois même c'était la faute de la femme si sa vie n'était pas comme elle aurait voulu... (c'est dur mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti à la fin du livre lors de l'échange avec son père).

Marianne Vic mentionne beaucoup de noms connus qui gravitent autour de leur famille et qui ont eu un lien marquant avec eux. C'est intéressant de voir comment certaines rencontres peuvent changer le cours de la vie.

J'ai trouvé certains chapitres bien plus profonds que d'autres. Comme si certains sentiments plus légers étaient facilement transposables à l'écrit et qu'ils pouvaient apporter peut-être un peu de légèreté au ton global de l'ouvrage.


Car si certains chapitres sont plus légers d'autres sont bien plus sombres et bien plus introspectifs. Ils révèlent à la face du monde les blessures secrètes et parfois tues par respect du "politiquement correct" j'imagine.


Ce livre montre donc, s'il en fallait une preuve supplémentaire, que le lien familial est celui qui est certainement le plus passionnant pour la médecine psychique mais le plus dur à explorer et vivre pour l'humain en général.






J'ai presque eu envie de comparer ce livre à un collier emmêlé. On essaie avec force et conviction de le dénouer jusqu'au moment où on lâche prise et on le met de côté avec un certain épuisement. Puis un jour, on le retrouve et rien à faire, il nous faudra trouver la solution pour le remettre en ordre et retrouver la prestance qui lui incombe. La famille c'est un peu ça...du nœud, du nœud, parfois on croit avoir compris et puis inlassablement, le nœud se reforme, jusqu'à l'explosion (au choix, joie ou colère bien sur) !

Un livre qui m'a paru parfois long car j'avais hâte d'en savoir plus sur la façon dont Marianne Vic s'est sortie de cet imbroglio familial mais les chapitres axés sur elle et sur ses sentiments, ce qu'elle en a fait pour ne pas retomber dans les travers de sa famille ont fait pencher la balance pour en conclure qu'il s'agit d'un livre à lire, très bien écrit, il n'y a qu'à voir la dernière phrase de cette photo "De l'importance de savoir d'où l'on vient pour tenter de devenir qui l'on est", juste magnifique !










Quelques infos sur l'auteur



Marianne Vic écrit et vit à Paris. Elle a également écrit un premier roman intitulé "Les mutilés".

mercredi 21 mars 2018

Le club des baby-sitters




Détails :
Auteur : Ann M. Martin
Nombre de pages : (saga de 54 tomes, ça en fait des pages (environ 8000...)
Editions : Folio junior
Genre : Jeunesse


Résumé :
Comment est né le club ?
À Stonebrooke, une petite ville des États-Unis. Un jour, Mme Parker a besoin de quelqu'un pour garder le petit David Michael, mais Kristy et ses frères aînés sont tous les trois occupés. C'est en voyant sa mère passer un nombre incalculable de coups de téléphone pour trouver une baby-sitter que Kristy a l'idée géniale de fonder un club de baby-sitters qui centraliserait les appels et organiserait les gardes d'enfants. Ainsi, les parents pourraient joindre en un seul appel toute une équipe de baby-sitters! Elle convainc Mary Anne et Claudia, ses amies de toujours, de se lancer dans l'aventure. C'est ainsi que naît le club des Baby-Sitters.
Les membres se réunissent tous les lundis, mercredis et vendredis de 17 h 30 à 18 h 00 dans la chambre de Claudia qui a sa propre ligne de téléphone. Les coordonnées des clients, les emplois du temps de chacune des baby-sitters ainsi que tous les baby-sittings sont notés dans l'agenda pour qu'il n'y ait ni confusion, ni oubli. Après chaque garde, les baby-sitters sont tenues de les consigner dans le journal de bord afin d'informer les autres des difficultés rencontrées avec tel ou tel enfant. Les cotisations s'élèvent à cinquante cents par membre, puis passeront à un dollar; elles servent à faire fonctionner le club, à acheter des livres ou des jouets et à organiser des sorties au cinéma ou des soirées pyjama quand il reste de l'argent.
Les affaires vont tellement bien marcher qu'il va falloir très vite recruter de nouveaux membres!



Mon avis :
Je suis en train de lire un livre pour adulte intitulé "Rien de ce qui est humain n'est honteux". A priori rien à voir avec le "mercredi jeunesse" du blog.


Et pourtant, cette phrase tirée du roman en cours de lecture, m'a interpellée hier soir :

Forcément, je me suis demandée quels renoncements m'avaient ramenée en arrière dans ma vie d'adulte...

Et la réponse m'est venue ce matin ! (je confirme la nuit porte conseil).
Lorsque j'ai eu douze ans j'ai découvert cette série jeunesse intitulée "Le club des baby-sitters". Chaque fois que je le pouvais je demandais à maman "est-ce que je peux le prendre celui-là ? je l'ai pas lu, allez dit oui steplait". Face à la lecture, je défie n'importe quel parent de dire "non je ne te l'achèterai pas ça sert à rien"...

Donc, ma collection s'est étoffée et chaque fois que j'ai lu un de ces livres je me suis dit "j'adorerais avoir un club comme ça avec mes meilleures copines". Sauf qu'à 12 ans, avec un déménagement dans une autre ville et le décès de ma sœur, mon réseau amical s'était retrouvé bien vide !

Mais aujourd'hui il n'en est plus ainsi.

J'ai la chance d'avoir autour de moi des amis (et attention je dis "amis qui se compte sur les doigts d'une seule main", pas ceux qui se prétendent amis et qui à la moindre poussière dans le rouage se barrent ou font semblant), et j'ai encore plus la chance d'avoir des amies qui partagent avec moi la passion de la lecture.

Là où je veux en venir c'est que dans très très peu de temps maintenant nous allons recevoir notre récépissé de la sous-préfecture qui officialisera le lancement de notre association "Il était un livre".

Là où je veux en venir c'est que je crois que j'aurai bouclé la boucle...mes renoncements seront bientôt plus qu'une expérience de plus dans ma vie !

Mes renoncements, je l'ai compris ce matin, sont en passe de devenir des rêves réalisés.

Cette série jeunesse a provoqué chez moi la passion de la lecture à plus grande échelle, je le répète souvent mais ce ne sont pas les lectures imposées en école qui m'ont donné envie de lire...ce sont vraiment les livres que j'ai pu découvrir par moi-même, ceux que j'ai reçu en cadeau par maman. Ce sont ceux-là qui aujourd'hui constituent MA bibliothèque.

Ce sont les piliers de mon vice !


La série créée par Ann. M. Martin est surement ma Madeleine de Proust et je garde précieusement une place singulière pour ces romans dans mon meuble bibliothèque.

Egoïstement, ce sont des livres que je ne prête pas.
Egoïstement, ce sont des livres que je conserve pour ma fille seulement, lorsqu'elle sera prête à les lire et y découvrir ce qui m'a passionnée pendant quelques années.

Je trouve que ces romans transmettent de très jolies valeurs et j'en garde des souvenirs intacts, l'entraide entre les membres du club, les disputes qui peuvent durer et qui finalement se résoudront de manière intelligente et mature.

Cette série jeunesse est tout sauf violente et je crois en prenant le recul maintenant que c'est elle qui a conditionné mes goûts en littérature. J'aime le partage de valeurs, d'histoires qui portent un message, de sentiments profonds et sincères.

Si cela vous tente de les lire, pour le coup, ne comptez pas sur moi pour vous les prêter ;) (oui je continue d'être égoïste mais c'est pour la bonne cause). Réservez-les en bibliothèque, achetez-les en librairie !




Quelques infos sur l'auteur

Ann M. Martin a souhaité écrire une lettre à ses lecteurs :
«Chers lecteurs, j'ai pensé que vous aimeriez en savoir un peu plus sur le club des Baby-sitters. En 1985, j'ai quitté mon travail et commencé à écrire des livres pour enfants à plein temps. Mon éditeur m'a suggéré d'écrire une mini-série de quatre livres intitulés "Le Club des baby-sitters". J'avais à imaginer ce qu'un club de baby-sitters pouvait être, et me décidai pour une association créée par un groupe d'amies. J'ai alors inventé Kristy, Claudia, Lucy, et Mary Anne. Je voulais créer un groupe d'enfants très différentes les unes des autres mais qui allaient bien ensemble. Kristy est inspirée de ma meilleure amie d'enfance et Mary Anne, de moi-même. Kristy était une extravertie avec plein de grandes idées, j'étais plus discrète. Elle et Kristy sont les meilleures amies du monde, bien qu'elle soient très différentes. Il m'était facile d'écrire sur le baby-sitting, en ayant fait moi-même tellement, jusqu'à l'université! Bonne lecture…»

lundi 19 mars 2018

La fin des idoles




Détails :

Auteur : Nicolas Gaudemet
Nombre de pages : 473
Editions : Tohu Bohu
Genre : Contemporain


Résumé :
Ce roman est né d'une révolte et d'une fascination. Révolte contre, fascination pour notre société envahie d'écrans et de marques qui tentent de gouverner nos désirs. Cette société nous rend-elle heureux ? Non, pense Lyne Paradis : elle en a souffert depuis l'enfance et rêve de la renverser... grâce aux neurosciences. Lyne infiltre une chaîne de télévision et crée des émissions subversives. Elle veut y guérir Paloma, starlette boulimique et obsédée par la célébrité, pour montrer que les maux de la société du paraître ne sont pas une fatalité.
Ces émissions provoquent un scandale et déchaînent Gerhard Lebenstrie, psychanalyste médiatique et adversaire des neurosciences. Ils se déchirent devant la France entière... Qui n'a jamais rêvé d'être célèbre ? Comment être heureux quand notre désir de reconnaissance est exacerbé par les médias et les réseaux sociaux ?



Mon avis :
Lorsque l'on découvre un auteur et son premier roman, la sensation est particulière. Aucun élément de comparaison, un style nouveau, une tournure de phrases singulière, une perception d'un thème original. En tant que lecteur, c'est donc avec un œil neutre et forcément objectif que l'on ouvre le roman et qu'on en commence la lecture.

Le sujet du premier roman de Nicolas Gaudemet touche à ce que les gens vénèrent le plus à notre époque : les médias et les réseaux !


Quand je dis vénère, je ne pense pas exagérer car il n'y a qu'à regarder autour de nous entre les réseaux, les émissions de télé-réalité, les infos en continu, etc... Tout est fait pour nous permettre d'accéder à ce que nous pensons être l'indispensable aujourd'hui.

Nicolas Gaudemet pousse donc l'expérience et nous propose de voir en direct les effets de la neuroscience sur l'humain.

Paloma sera donc la victime idéale car en recherche perpétuelle de reconnaissance. Elle fera les frais aussi bien des techniques de Lyne Paradis qui a créé des émissions "adaptées" aux gens que de Gerhard Lebenstrie, célèbre psychanalyste.


Ce roman est vraiment très original car il nous ouvre les portes de la psychée humaine avec force et détails tous plus convaincants les uns que les autres.


L'impression que l'auteur est un féru de psychologie est particulièrement présente tout au long du récit et c'est aussi ce qui permet d'asseoir le roman. Les événements sont travaillés et rien n'est laissé au hasard, ils me semblent tout à fait plausibles au regard de ce que nous propose aujourd'hui les chaînes de télévision.



J'ai trouvé chaque personnage tour à tour, agaçants, naïfs et également très intelligents et donc très accrocheurs. Lyne Paradis est notamment celle qui aura le plus d'effet sur le lecteur je pense car elle associe ce que chacun peut / veut croire avec l'effet boomerang qui va avec. Elle sait en jouer pour nous emmener dans certains chemins de traverse que l'on ne soupçonne pas. Elle est manipulatrice au possible et on s'y laisserai presque prendre.


J'ai été impressionnée car le roman est dense mais passionnant. Le ton est direct et appuyé sur les états psychiques des personnages. Ces passages sont plutôt très fournis mais tellement nécessaires pour comprendre l'enjeu du livre.


Un premier roman à découvrir car il fait état d'un vécu / constat sociétal pour beaucoup d'entre nous. A quel moment allons-nous décrocher de nos réseaux sans ressentir ce manque qui semble omniprésent pour Paloma ? Avons-nous conscience de nos propres addictions ? Sont-elles "dangereuses" psychologiquement ? Savons-nous les maîtriser ?


Ce sont autant de questions qui sont évoquées et mises en lumière dans le roman proposé par Nicolas Gaudemet et en ressortant de cette lecture vous serez en alerte sur ce qui vous entoure et ce qui pourrait vous définir aux yeux de la société.

Ce livre est un peu l'uppercut qu'il faut à notre société pour prendre conscience que si nous laissons faire nous deviendrons de vrais moutons incapable de penser seuls. N'oublions pas que l'être humain, jusqu'à preuve du contraire est doté d'un COEUR !




Bonne lecture à vous !


N'hésitez pas à aller visiter le site dédié au roman : www.lafindesidoles.com

Quelques infos sur l'auteur




Spécialiste des médias et des industries culturelles, Nicolas Gaudemet a notamment travaillé pour l’audiovisuel public, chez Orange, puis comme directeur des livres, de la musique et de la vidéo à la Fnac.
 La Fin des idoles est son premier roman.

mercredi 14 mars 2018

L'éternité ne sera pas de trop




Détails :

Auteur : Virginie Guyon
Nombre de pages : 237
Editions : 7écrit
Genre : Jeunesse


Résumé :
A 17 ans, Thrycia rentre d'Asie, en Bretagne, pour y terminer ses études. Dans la tourmente des années adolescentes, elle vit dans deux mondes distincts. Celui des Gwrac'hs et le nôtre. Une malédiction pèse sur elle. Que devra-t-elle encore affronter avant de pouvoir mener une vie normale ?
Sacha, jeune homme populaire, va tomber éperdument amoureux de la seule jeune fille qui le fuit dès qu'elle le voit.
Deux destins. Un amour interdit.



Mon avis :
J'ai découvert Virginie Guyon avec son roman "Le bistrot des cœurs écorchés". J'ai beaucoup aimé sa plume car elle est réaliste et très agréable.



Retrouver Virginie Guyon dans un autre univers, celui de la jeunesse, m'attirait donc énormément.



Changement d'univers mais également changement de genre car nous sommes ici dans un roman jeunesse avec un aspect fantastique mais de manière romancée.



Le mélange de l'ensemble fonctionne extrêmement bien car on est happé dans l'histoire de Thrycia à la vitesse de l'éclair. Son environnement familial et amical est très important pour le déroulement du récit. J'ai adoré sa grand-mère qui s'occupe d'elle et de sa cousine. Les rebondissements de l'histoire sont plutôt cohérents par-rapport à l'univers fantastique et ils se mêlent bien avec le temps présent. Rapidement, j'ai pu construire les images qui allaient avec le texte et c'est très bon signe pour moi.



C'est un récit que j'ai trouvé très bien construit, l'univers de Thrycia : notre monde et celui des Gwrac'hs, est prolifique mais chaque détail compte. Je ne suis pas une grande lectrice de fantastique mais ici j'ai retrouvé ce qui m'avait plu aussi dans la saga Harry Potter, les choses sont à leur place et sont utiles surtout. En général les univers fantastiques tellement remplis me font parfois peur : de me perdre dans le nombre de personnages et / ou de changement de noms etc... Dans ce roman, ce n'est absolument pas le cas.


L'univers de Thrycia est intéressant aussi au niveau du message transmis, les liens familiaux qui sont importants, ainsi que celui de l'amour. Il lui faudra faire des choix pour avancer et je l'ai trouvé vraiment très mature pour affronter son destin, c'est une héroïne qui a beaucoup d'humanité, j'adore ça !




L'auteure nous propose un univers qui se construit en douceur et en finesse ce qui m'a permis de m'attacher rapidement aux différentes personnalités. L'écriture est tout aussi agréable et fluide que pour le roman "adulte" et j'ai pris plaisir à découvrir Virginie Guyon dans cet ouvrage.

Si vous entrez dans "L'éternité ne sera pas de trop" vous serez charmés à coup sur ! 


lundi 12 mars 2018

Ce soir on regardera les étoiles




Détails :

Auteur : Ali Eshani
Nombre de pages : 320
Editions : Le cercle Belfond
Genre : Drame / Contemporain


Résumé :
La guerre, c'est le quotidien d'Alì, huit ans. Les rues de Kaboul englouties sous les tirs de mortier, les terrains de foot improvisés au milieu des décombres, le petit garçon est habitué. Mais un soir, au retour de l'école, c'est sa maison qui a disparu et, avec elle, ses parents. Sans famille ni argent, Alì et son grand-frère Mohammed prennent la route. Direction l'Iran, la Turquie, la Méditerranée, d'autres rives, à la recherche d'autres étoiles sous lesquelles trouver refuge. Cinq ans plus tard, Alì est devenu un adolescent. Un gamin de treize ans cramponné au châssis d'un poids lourd en partance pour l'Italie. Un jeune homme épuisé, qui rassemble ses forces pour fuir, toujours plus loin. Seul. Car Mohammed, son grand frère, son héros, s'est égaré en chemin... Qu'est-il arrivé ? Les deux garçons pourront-ils jamais tenir leur promesse d'être réunis, libres et heureux, sous les étoiles ?



Mon avis :
Quelle est l'action la plus compliquée que vous ayez due entreprendre dans votre vie pour simplement vous sentir LIBRE ?


Pour Ali, ça été de quitter Kaboul !

Pourtant Ali est un jeune garçon plutôt innocent au début de son récit, il joue, il rentre manger jusqu'au jour où son destin va basculer. Ali gardera malgré tout ce qu'il vivra une part d'enfance en lui.
Celle qui croit inlassablement que ceux qui sont partis reviendront...
Celle qui croit que tout ce qu'on voit ça ne peut pas arriver...
Celle qui croit qu'une promesse toujours elle se respecte...
Celle qui croit que la vie est belle, tout le temps...

Et puis Ali devra un jour se faire à l'idée que sa tête perçoit des choses qui font mal, que son cœur saigne bien plus qu'il ne devrait à son âge, que son âme s'obscurcit parfois !

Ce livre c'est un mélange d'amour, d'amitié, de vie, de mort, de passion, de fougue, de courage surtout et de liens forts, de ceux qui se renforcent alors même qu'ils ne sont pas familiaux...

Ce roman fait parfois mal...impossible d'imaginer un enfant vivre ce que vit Ali. Et pourtant, il nous mettra devant le fait accompli et devant sa persévérance.

Comment ne pas tirer une leçon de ce livre ? Comment en ressortir tranquillement sans éprouver une forte compassion ? Comment lire ce livre et rester insensible face à tant de courage ? Comment faire ressortir le meilleur de ce roman dans un avis pour que les lecteurs le lisent et admirent ce que l'humain est capable de faire dans les moments les plus compliqués de la vie.

Je ne saurai vous obliger à le lire mais sachez qu'il existe et qu'il est source d'apprentissage pour nous qui dans nos sociétés, malgré ce qu'on peut croire, avons une chance inouïe !

Ce roman a été lu aussi dans le cadre du book club organisé par le Cercle Belfond et une fois de plus j'ai été très emballée d'y participer. Le sujet peut sembler négatif ou déjà vu mais je vous assure que ce n'est pas le cas. Ici vous combattrez les idées reçues et l'auteur est encore aujourd'hui, généreux, ambitieux et rempli de hargne pour aimer la vie plus que tout.




Quelques infos sur l'auteur


Alì Ehsani est un jeune auteur afghan de 29 ans. Né à Kaboul, il a dû fuir l’Afghanistan à 9 ans après la mort de ses parents. C’est cet exil à travers le Moyen-Orient et l’Europe qu’il raconte dans « Ce soir, on regardera les étoiles », son premier livre coécrit avec Francesco Casolo : un professeur d’Histoire du cinéma et un réalisateur. Diplômé en droit, il vit aujourd’hui en Italie où il s’investit auprès des écoles pour sensibiliser les élèves au parcours des migrants.