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vendredi 21 juin 2019

Le jeu est moi !

Il y a quelques semaines j'ai proposé aux membres de mon groupe des "Cholecteurs" de me transmettre une photo de leur choix.

Exercice pas si simple mais que j'ai envie de tenter.


J'ai donc choisi cette photo que Florence a proposé. Je pensais choisir d'abord la photo et ensuite écrire sauf que j'ai été rattrapée par l'envie de poser les mots avant de choisir... mais sa photo correspond tout à fait, donc bonne lecture : 



Faut-il passer par le "je" pour arriver à écrire autre chose ? Peut-être bien. Se connaître suffisamment pour laisser l'imagination créer d'autres personnages, d'autres univers. Comme s'il y avait ce chemin à prendre pour ensuite mieux discerner l'avenir. Alors là tout de suite qu'en est-il du choix à faire ?

Dois-je prendre à gauche, à droite, rester immobile, impassible ? Si je prends la mauvaise direction, vais-je refaire nécessairement connaissance avec le noir ? Comment l'instinct va t'il peser le pour et le contre de telle ou telle décision ?
Il faut se lancer pourtant même si entre les deux voire trois mon coeur balance. Même si je n'ai aucune idée de la distance restant à parcourir, de ce que je trouverai, de qui je découvrirai. Rien ne laisse présager si ce sera bon ou mauvais.

Foncièrement, je suis optimiste, j'ai envie de croire que mon choix sera le bon. Il le sera ! 

Pourquoi chercherais-je à mettre du gris alors que le bleu me va si bien ?
Allez, décide-toi ma vieille !

Sur la route, peu importe laquelle, inévitablement je rencontrerai de nouvelles personnes. Je sais, j'ai déjà tenté l'expérience. Je sais que l'amitié peut s'évaporer aussi vite qu'elle est née, juste parce que se remettre en question demande trop de tout. Je sais que les actes et les mots sont les révélateurs de l'Humain. Quand il est surpris, rejaillis systématiquement la nature première.

Alors oui ça fait mal.

Mais l'envie de découvrir, de vivre de nouvelles sensations et peut-être que parfois certains resteront sur l'ancien chemin.
Ce chemin qui m'a donné des leçons, qui m'a appris encore et toujours. Comment pourrais-je l'occulter. Il occupe encore mon esprit à l'instant du choix.
Bien sur que je l'ai avalé cette leçon inattendue, je n'allais pas m'étouffer avec !
Mais arriverais-je à la digérer? Rien n'est moins sur !

Choisir la facilité du chemin droit, calme et plat serait une belle option pour passer au-dessus mais de nouveau, l'allée biscornue que j'aperçois m'attire.
Il faut que je sache, que je comprenne pour l'attachement à l'Autre se désagrège aussi vite, pourquoi je n'ai pu le retenir. Je ne peux pas reprendre la route sans avoir creuser autour de moi pour savoir. Je tâtonne, j'avance à tous petits pas dans la nuit comme dans le jour en espérant avoir un jour la réponse à mes errances. Simplement, je ne peux pas rester là indéfiniment sans rien faire.

Le temps œuvre pour que l'apaisement se présente et libère un peu l'âme.
Alors ça y est, enfin, le choix de mon futur prend forme.
J'entrevois la lumière plus claire, plus brillante vers cette autre moi que je n'osais pas rencontrer.
Et puis, sans vraiment me rendre compte, le pied gauche bouge, soumis à une force qui le dépasse. Plus possible de reculer, j'avance. Je dois garder l'oeil vif pour observer autour. Si je garde les yeux rivés au sol, certainement que je continuerai le chemin seule alors qu'en relevant tout doucement le regard quitte à aller jusqu'au ciel, je sais que je ne suis plus une âme esseulée. Je sens la force de l'amour, de l'amitié capables, juste un instant de me donner le souffle suffisant pour pousser le pied droit à continuer sur la lancée.

Me sentir rassurée de savoir que je verrai et surmonterai les embûches parce que j'aurai le courage de les affronter, de marcher au-dessus. Je ne suis pas définie par mes peurs. 
L'Autre m'est nécessaire mais je ME suis avant tout nécessaire pour habiter pleinement en moi.
Le choix fait aujourd'hui est celui qui me forgera à nouveau demain et au cours de mes pérégrinations je vous rencontrerai surement. Je ne vous retiendrai pas, vous êtes sur mon chemin mais je ne suis pas votre chemin.
Je suis aussi sur votre route aussi longtemps que nous le voudrons, je m'attacherai surement, profondément... en sera t'il de même pour vous ?

Je ne suis pas encore éclose et pourtant je sens les douces pétales me murmurer qu'elles sont prêtes à accueillir la lumière qui cherchent à les éblouir, elles ont envie d'oser.
Je peux oser être moi !

Violaine

Playlist : La rose et l'amure de Antoine Elie
 

 

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