Pages

lundi 25 février 2019

Après la mer




Détails :
Auteur : Alexandre Feraga
Nombre de pages : 304
Editions : Flammarion
Genre : Contemporain


Résumé :
"J'avais dix ans lorsque je suis sorti de l'enfance."
Devant la voiture chargée jusqu'à la gueule, Alexandre comprend qu'il part en vacances, seul avec son père. Il n'a aucune idée de leur destination : qu'importe, il espère se rapprocher de cet homme taiseux qui l'impressionne et glaner enfin quelques signes d'affection. Le temps d'un été, Alexandre va devenir Habib, son vrai premier prénom qu'il n'a jamais utilisé en France, traverser la mer, découvrir d'où vient son père et prouver à ses grands-parents que leur aîné n'a pas renié ses origines. Même si pour cela il doit engloutir tout ce que l'Algérie fait de pâtisseries et subir les corrections d'un grand-père soucieux d'honneur. Mais le but de ce voyage se révèle, au fur et à mesure, étrangement plus inquiétant. Avec la tendresse et la cruauté qu'on a pour le passé qu'on enterre, Alexandre Feraga signe le roman de la fin d'une enfance.






Mon avis :
Sortez les valises je vous emmène en voyage !


Cela pourrait être l'accroche pour ouvrir ce roman car ici le voyage est au centre du texte.
Alexandre qui deviendra Habib lors du passage de la frontière (ou presque) va changer et apprendre ce qu'est parfois la vie alors qu'il n'a que 10 ans.

Grâce à lui nous allons prendre ce bateau qui attend en bas de la France et nous allons parcourir non pas seulement un voyage touristique mais bien un voyage initiatique.

Avec Alexandre vous n'aurez pas faim. A peine arrivé en Algérie, sa grand-mère paternelle va s'employer à le remplumer et peu importe qu'il ait faim ou non. Il faut qu'il mange, c'est le signe que tout va bien.

Puis vient le temps des rencontres, des découvertes, celles avec ses cousins, ses grands-parents, et celles avec son père surtout.

Alexandre pense qu'avant tout il va découvrir celui qui est si silencieux en France, qu'il va pouvoir s'en rapprocher et établir une vraie relation filiale, qu'il va apprendre de l'univers de son père qui est finalement aussi inscrit dans son ADN.

Dans le récit on découvre aussi un bel hommage à la maman d'Alexandre. Il se pose des questions sur les choix de vie de ses parents et sur cette double culture qu'il porte en lui mais qui ne lui est pas expliquée. Il devra apprendre par lui-même et rester attentif à tout ce qui l'entoure.

Ce voyage ne lui fait pas spécialement peur même si la rudesse de certains gestes lui fait comprendre qu'il n'est pas en position de toute-puissance. C'est un peu ce qu'on peut croire quand il arrive en Algérie. En fait, par l'oeil d'Alexandre nous assistons aussi à la découverte des failles de sa famille. 

C'est un roman de transmission, d'éclaircissements aussi sur ce que l'enfant attend de ses parents et qui parfois ne vient pas. Ce livre est rempli de promesses, celles qui se réalisent et celles qui ne sont pas tenues.

C'est un récit autobiographique tout en sensibilité de part l'écriture mais aussi par les sentiments qui sont évoqués. Certains non-dits sont sources de réflexion et Alexandre nous emmène avec lui explorer ce qui l'a construit.

J'ai trouvé le roman touchant car Alexandre perd son innocence le jour où il part vers cette famille qu'il ne connaît pas mais il va gagner une maturité qui lui servira pour toujours. J'ai ressenti les sensations de l'enfant au travers des mots de l'adulte et cela rejoint ce qu'on entend souvent "l'enfant est toujours tapi quelque part au fond de nous et ne demande qu'à resurgir".

Certains détails de l'histoire personnelle de l'auteur semblent se résoudre et à d'autres moments c'est comme s'il y avait ce besoin de régler des comptes et que l'enfant n'avait pas réussi à exprimer auparavant. J'ai beaucoup aimé le regard posé sur l'intégration et sur les conséquences pour Alexandre / Habib.

L'ensemble est très agréable à lire et les pages s'enchaînent sans qu'on ne s'en rende compte. J'ai aimé la plume d'Alexandre car bien qu'un peu éloignée de cette double-culture j'ai eu l'impression d'être en totale harmonie avec lui et d'avoir embarquée à bord de ce bateau aussi.

Un voyage qui ne vous laissera pas indifférent !


Quelques infos sur l'auteur :


Après des études de comptabilité, il a été, pendant 10 ans, éducateur auprès d’enfants et d’adultes en situation de handicap mental. Alexandre Feraga a commencé par écrire de la poésie; dans les années 2000 il a ainsi publié deux recueils de poèmes.

En 2012, il participe à un concours de nouvelles (organisé par Le Texte Vivant), il fait partie des cinq lauréats et voit son recueil édité. “Les rues attenantes” sont disponibles sur le site du Texte Vivant. La même année, il participe à un second concours et termine 3ème.

Fin 2011, il achève l’écriture de son premier roman, “Je n’ai pas toujours été un vieux con”. Il le soumet au Texte Vivant, qui le place entre les mains d’un agent littéraire, lançant ainsi la machine éditoriale. En mai 2014, Alexandre Feraga voit son projet se concrétiser grâce à Flammarion qui choisit de le publier.
Source : Babelio


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire