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mardi 11 septembre 2018

Manhattan beach




Détails :
Auteur : Jennifer Egan
Traductrice : Aline Weill
Nombre de pages : 552
Editions : Robert Laffont
Genre : Contemporain


Résumé :
Alors qu'elle a presque douze ans, Anna Kerrigan accompagne son père chez Dexter Styles, un homme qui, comprend-elle, est crucial pour la survie de sa famille. Derrière sa maison, elle aperçoit l'océan, qui l'émerveille autant que le mystère pesant qui lie les deux hommes.
Des années plus tard, son père a disparu, et le pays est en guerre. Anna travaille au chantier naval de Brooklyn, où les femmes effectuent des tâches autrefois réservées aux hommes, désormais au front. Elle devient la première femme scaphandrier ; sa mission essentielle, des plus dangereuses, consiste à réparer les navires qui aideront les États- Unis à remporter la guerre. Un soir, dans un club, elle croise de nouveau le chemin de Dexter Styles, et commence à comprendre la complexité de la vie de son père, ainsi que les possibles raisons de sa disparition.






Mon avis :


Avis à la page 100 (ou un peu plus vu la longueur du roman) : 

 Manhattan beach : titre énigmatique et couverture encore plus quand on commence la lecture. J'ai vu sur la quatrième de couverture que l'époque se situait lors de la Seconde guerre Mondiale, j'avais déjà donc de bonnes perspectives de lecture. Ensuite, une femme Anna Kerrigan...un destin qui semble original, une combativité surement impressionnante. De très bons ingrédients pour une belle lecture d'été. A très vite pour mon avis globlal.









 Mon avis global : 

 Ce roman m’a entrainée dans une époque, non pas que j’affectionne en tant que telle, mais pour laquelle j’ai beaucoup de curiosité : la Seconde guerre Mondiale. Je cherche à comprendre comment étaient les gens à cette période, ce qui s’est passé dans le monde, comment celui-ci a évolué pour devenir ce que nous connaissons aujourd’hui, comment faire aussi pour ne pas laisser se reproduire de tels événements. Bref, j’étais ravie de découvrir le destin d’une famille et notamment d’une jeune femme : Anna Kerrigan. Elle m’a laissée la suivre dans le New-York des années 30-40 et continuer ainsi jusqu’à l’après-guerre. Elle m’a fait découvrir les aspects sombres de cette époque, l’évocation des syndicats, pas toujours très honnêtes, son quotidien de jeune fille, celui ensuite de travailleuse à l’usine pendant que les hommes se battaient pour reconquérir la paix.

Anna a une vie remplie d’événements, elle voue une admiration pour son père dont elle ne sait finalement pas grand-chose, notamment sur son travail. Elle assume aussi, chez elle avec sa mère, une sœur handicapée pour qui elle fera tout son possible et lui offrir le plus beau cadeau qui soit : voir la mer. Et puis elle rencontre des hommes, importants pour sa carrière, sa vie, et en qui elle devra soit faire confiance soit se méfier. Mais lorsqu’on est une femme en période de guerre, tout est compliqué alors parfois il faut laisser l’instinct mener la cadence.

Ce roman est imposant, le démarrage peut sembler un peu long car il faut que les personnages s’installent, se mettent en place pour que nous puissions nous en imprégner et suivre leur rythme. Une fois cela fait, je me suis laissée bercer par l’écriture plutôt très intéressante, riche en vocabulaire et empreinte d’efficacité pour nous faire découvrir le courage, la persévérance et l’incroyable destin de Anna Kerrigan, une femme très intelligente et remplie d’ingéniosité. J’aime lire des romans avec de si forts personnages car ils sont souvent marquants et passionnants. Ce livre n’échappe pas à ma règle.

Certains moments sont un peu plus longs que d’autres car il faut bien que l’auteur restitue l’époque aussi. Certains événements se déclenchent très rapidement et d’autres mettront des semaines, des mois, voire des années à se décanter. Anna nous montre que tout est possible, toujours même quand l’avenir semble sombre. J’ai été particulièrement surprise par la fin car je n’imaginais pas un seul instant l’un des personnages revenir de cette manière dans le texte. C’est aussi ce qui a ajouté du piment dans l’ensemble de l’ouvrage. J’ai découvert aussi un milieu inconnu : celui des scaphandriers. Les moments où Anna enfilait sa tenue m’ont semblé pénibles. Non pas dans le texte mais dans mon imagination…comment a-t ’elle pu trouver la force de faire ce travail, sans éprouver trop de difficultés. Là j’avoue que j’ai été plus qu’admirative. Rien que d’imaginer la combinaison, j’avais déjà super chaud (et rien à voir avec la canicule qui sévissait pendant ma lecture).

Un roman qui est un formidable moment de lecture et qui m’a laissée songeuse sur le nombre de femmes qui, comme Anna, ont fait preuve de tant de courage et de détermination pendant certaines périodes de notre Histoire.



Quelques infos sur l'auteur :






Jennifer Egan vit aujourd'hui à Brooklyn.
 Diplômée en littérature, elle est l'auteur de nombreuses nouvelles et romans "La Parade des anges" (Belfond, 1995), "L'envers du miroir"(Belfond, 2003), "The Keep" (2015).
 Ses nouvelles sont parues dans le New Yorker, Harper's Magazine, GQ, Zoetrope et Ploughshares, et ses récits sont souvent publiés dans le New York Times Magazine.
Elle remporte en 2011 le Pulitzer ainsi que le National Book Critics Circle Award avec "Qu'avons-nous fait de nos rêves ?".
 Le film The Invisible Circus (2001) est réalisé par Adam Brooks d'après l'œuvre de Jennifer Egan "La parade des anges".

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